Remède n’est pas panacée
Pour les êtres humains, la consommation de médicaments pour faire taire des symptômes ou dépasser ses limites est devenue pratique courante. Arnaud Robert et Paolo Woods interrogent ces pilules du bonheur
Aude-May Lepasteur
Temps de lecture estimé : 11 minutes
Pilules » Vous ne connaissez peut-être pas leurs noms, mais vous avez très probablement déjà vu ou lu leur travail. Individuellement ou ensemble, Paolo Woods et Arnaud Robert ont marqué nos rétines et nos pensées, documentant l’humain et ses complexités de la Chinafrique aux toilettes, des paradis fiscaux au vaudou.
Ces deux-là se sont connus il y a quelque temps, quelque part en Haïti. Un séjour caraïbe dont ils ont rapporté deux ouvrages, STATE et Pèpè, d’une part questionnement sur les pouvoirs de substitution dans cette nation insulaire à l’Etat défaillant, d’autre part réflexion sur les fripes importées des Etats-Unis (quand le capitalisme et la domination s’écrivent sur les corps en autant de slogans de chiffons). Aujourd’hui, c’est Happy Pills, une enquête de plusieurs anné