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La récolte des grenouilles au petit matin

Des milliers d’amphibiens sont sauvés chaque année grâce aux efforts des bénévoles. © Noémie Kilchoer
Des milliers d’amphibiens sont sauvés chaque année grâce aux efforts des bénévoles. © Noémie Kilchoer
Publié le 22.03.2021

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Coup de cœur » Chaque année au printemps, le Service des forêts et de la nature organise une action de sauvetage des amphibiens.

Sept heures du matin, Echarlens: un petit groupe de personnes inspecte des seaux enterrés tous les vingt mètres le long d’une barrière haute de 40 cm, en bordure de route. Cette barrière, longue de 300 mètres, empêche les amphibiens de traverser, les obligeant à longer le mur infranchissable pour finir par tomber dans les seaux. Des amoureux de la nature viennent alors les récupérer tous les matins afin de les compter, les classifier, puis les relâcher de l’autre côté de la route, en sécurité.

«Entre mars et fin avril, 150 bénévoles se portent volontaires dans le canton», annonce fièrement Noémie Kilchoer, 27 ans et responsable depuis 2020 des barrières du sud-ouest du canton. S’il faut se lever si tôt, c’est tout d’abord car la plupart des amphibiens sont plus actifs la nuit, afin d’éviter certains prédateurs. Ainsi, il faut rapidement vider les seaux pour éviter que ces derniers ne deviennent des plateaux d’argent pour les oiseaux. «Aussi, il faut penser que si la fraîcheur de la nuit convient bien aux amphibiens, ce n’est pas le cas du soleil de printemps. Si on ne vide pas les seaux le matin, les animaux risquent de se dessécher», prévient Noémie Kilchoer.

L’action de sauvetage est mise en place par le Service des forêts et de la nature en collaboration avec le Karch, le Centre de coordination pour la protection des amphibiens et reptiles de Suisse. Les amphibiens passent l’hiver en forêt en état d’hibernation. Lorsqu’ils se réveillent, ils risquent de devoir traverser une route pour atteindre leur étang habituel. «Quinze barrières sont mises en place au printemps à travers le canton», explique Noémie Kilchoer. «Nos bénévoles nous annoncent leurs préférences en matière de dates et lieux d’intervention. Sur cette base, nous établissons un planning pour assurer que pendant toute la durée de la migration chaque barrière est contrôlée.» Au fil des années, une certaine communauté s’est créée autour de ce projet, dont des familles venant avec leurs enfants. Le biologiste passe, la grenouille reste!

Leonardo Mariaca

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