Noyau, la vie gouachée
Avec Au suivant, l’artiste neuchâtelois se fait portraitiste en vanités. Il y décline son humour d’insurgé en strips aussi colorés que ravageurs
Thierry Raboud
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Album » D’Agathe à Zoé, tout le monde y passe. Galerie de portraits? C’est un abécédaire de nos excès, dont beaucoup se déclinent en -ismes, du survivalisme au sexisme, de l’effondrisme au complotisme, de l’individualisme au productivisme. Compendium des pathologies modernes peinturluré avec une telle férocerie qu’on préfère en rire que d’avouer s’y reconnaître. Bref, Noyau est de retour.
Grand gouacheur de nos petitesses, le dessinateur neuchâtelois continue de forcer le trait pour incarner le grotesque contemporain. Dans les pages de L’art de vivre (2015) puis du Bon goût (2018), ses arrêts sur image semblaient télescoper, en savantes compositions, le drame et sa résolution, le rire et l’aigreur, la chair et la mort. Il récidive avec Au suivant, où l’on retrouve quelques thèmes