Consommation: L’eau minérale en prend pour son grade
Des substances potentiellement cancérigènes, du plastique et autres polluants: l’eau en bouteille contient des traces à surveiller. Le professeur Urs von Gunten de l’Institut fédéral suisse des sciences et technologies aquatiques veille au grain.
Pierre-André Sieber
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La Suisse regorge-t-elle d’eau cristalline que l’on peut boire les yeux fermés? Ce n’est pas aussi simple que cela, surtout lorsqu’elle est mise en bouteille. Des traces de métabolites (produits de dégradation) du chlorothalonil, un fongicide utilisé dans l’agriculture, mais aussi de polluants comme le plastique ou les PFBA ont été retrouvées dans les eaux minérales, comme l’a dévoilé l’émission A bon entendeur (ABE). A Dübendorf (ZH), l’Eawag – l’Institut fédéral suisse des sciences et technologies aquatiques – effectue un travail de veille délicat, tant les enjeux sont grands. Le feuilleton judiciaire du jour le prouve.
Syngenta, le fabricant du chlorothalonil, avait saisi le Tribunal administratif fédéral (TAF) pour interdire à l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) de qualifier quatre métabolites de chlorothalonil comme «potentiellement cancérigènes» et obtenu des mesures de justice en sa faveur. On l’a appris mercredi, la Cour administrative de Saint-Gall a finalement d