La Liberté

Un licenciement sans états d’âme

Christel Sautaux, Estavayer

Publié le 02.02.2024

Temps de lecture estimé : 1 minute

En Suisse, dans notre canton, un directeur de CO se fait licencier pour avoir fait part à ses collègues de sa situation conflictuelle avec son employeur (LL 27.1). Tant la méthode que la procédure ne devraient pas être appliquées dans un pays défendant la liberté d’expression, liberté qui paraît parfois bien fragile. Comment reprocher à un directeur de CO ayant une attitude droite, apprécié de ses collègues, de vouloir à tout prix donner sa version des faits aux personnes avec qui il travaille?

De nos jours, la présomption d’innocence n’a plus cours. Personne n’ignore avec quelle violence et quelle rapidité la vindicte populaire se répand avec de graves soupçons sur un dirigeant éloigné de son poste, tout particulièrement s’il s’agit d’un homme dans le monde de l’enseignement. Espérer cacher l’absence d’un directeur de CO est utopique, étant donné sa position publique. Le mutisme et l’absence d’explication désignent donc de facto le coupable dans la population. Son nom est affiché, son identité définitivement salie.

Il me semble vraiment légitime qu’une personne dont le nom est connu de par sa fonction ne souhaite pas devoir subir cet affront. Et l’Etat employeur ne peut pas ignorer le risque de très grave atteinte à l’honneur qu’il fait courir à un cadre en lui interdisant de s’exprimer et de donner son avis sur sa situation personnelle. Cela me rend triste et désabusée quant à la bienveillance de l’Etat employeur censé assurer la protection de tous ses employés. Dans mon pays de Fribourg, un homme compétent, investi, droit et aimant son métier vient d’être licencié sans états d’âme après vingt ans de service.

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