Safonoff, Passé composé
Humble, tenace et souvent drôle, l’écrivaine genevoise publie de nouveaux éclats de mémoire qui prolongent son grand œuvre tout en le résumant
Thierry Raboud
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Catherine Safonoff » Elle avance à reculons, mais elle avance. Et le fin sentier d’écriture qu’elle trace depuis son premier roman, La Part d’Esmé (1977), dessine une œuvre puissante et singulière, discrète mais reconnue, cohérente comme si chaque nouvel ouvrage n’était que le fragment d’un tout. «Chacun de mes livres est un épisode du même ouvrage. La femme âgée que je suis poursuit un printemps en amont de moi», confirmait Catherine Safonoff l’an passé, dans un bel entretien à la revue Les Moments littéraires. Ainsi n’est-on jamais véritablement surpris des infinis ressassements de sa prose – mais toujours ébloui des lueurs neuves dont elle parvient, dans ces faux journaux intimes où le Je semble se diffracter et se redire, à éclairer ce qu’elle fut.
«Impossi