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Roman graphique: Larcenet tient «La Route»

Grisé par l’apocalypse, le dessinateur donne chair au chef-d’œuvre de Cormac McCarthy. Plus qu’une adaptation, une incarnation, aussi étouffante que bouleversante.

Le dessin réaliste de Manu Larcenet se brouille ici d’une saisissante grisaille impressionniste. © Dargaud
Le dessin réaliste de Manu Larcenet se brouille ici d’une saisissante grisaille impressionniste. © Dargaud

Thierry Raboud

Publié le 12.04.2024

Temps de lecture estimé : 3 minutes

L’œil gorgé de cendre. Le regard qui progresse à travers la dense nuée grise de ce monde ravagé où sinuent, hagards mais presque vivants encore, un homme et son fils. «Est-ce qu’on va mourir? Un jour, oui… mais pas maintenant.» En attendant, avancer dans les décombres, parmi les hordes cannibales et les tempêtes glaciales, vers les rives d’un Sud fantasmé. Et le lecteur a froid, faim, peur. Et le lecteur a le souffle court car il faut poursuivre, avec une seule balle restante dans le barillet, l’implacable quête sur le ruban noir de La Route.

Ames sensibles, prenez un autre chemin. Le roman de Cormac McCarthy (The Road, 2006), déjà, était une éprouvante traversée d’un territoire vidé de toute humanité. Fable de la dévastation comme un écho aux prémices contemporaines de l’effondrement planétaire – Prix Pulitzer, triomphe en librairie parachevé par une fidèle adaptation au cinéma par John Hillcoat avec Viggo Mortensen. Mais l’album que l’on tient aujourd’hui entre les mains sub

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