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Un statut spécial pour les enfants requérants réclamés par la CFM

Les besoins des enfants ne sont pas pris en compte dans la procédure d'asile, estime Walter Leimgruber (archives). © KEYSTONE/LUKAS LEHMANN
Les besoins des enfants ne sont pas pris en compte dans la procédure d'asile, estime Walter Leimgruber (archives). © KEYSTONE/LUKAS LEHMANN


Publié le 19.09.2023


La Suisse devra s'excuser dans le futur pour son traitement des enfants demandant l'asile, comme dans les cas des enfants placés, avertit le président de la commission fédérale des migrations (CFM). Selon lui, "l'admission provisoire est un concept obsolète".

Les besoins des enfants ne sont pas pris en compte dans la procédure d'asile, estime Walter Leimgruber dans un entretien diffusé mardi par les journaux alémaniques du groupe de presse Tamedia.

Il leur faut un statut de protection spécial comme celui accordé aux Ukrainiens, ajoute-t-il: limité dans le temps et avec des règles définies, afin que les personnes concernées puissent être indépendantes le plus rapidement possible. Mais, note-t-il, il manque une politique cohérente pour une gestion constructive de la migration, qui va encore augmenter à l'avenir.

Des structures de formation et d'emploi claires sont également nécessaires, poursuit le président de la commission extra-parlementaire. "Pendant que les procédures d'asile sont en cours, il faut une école, des programmes d'occupation, mais aussi des contacts variés avec la société, dans des associations par exemple".

Constance et familiarité

Les requérants mineurs devraient ensuite pouvoir accéder à la formation sans de longues interruptions, relève-t-il. "Nous sommes sur la bonne voie avec l'Agenda Intégration Suisse. Mais il doit s'appliquer à tous".

Autre problème pour les enfants requérants, les centres d'asile fonctionnant comme des casernes, remarque M. Leimgruber. "Et les casernes ne sont pas adaptées aux enfants. Il y a des gardiens en uniforme, ce qui fait peur aux enfants des régions en guerre".

De plus, les conditions et le personnel qui s'occupe des enfants changent constamment, indique M. Leimgruber. "Or, ceux-ci ont besoin de constance, de familiarité, de personnes de référence, sans quoi des troubles du développement apparaissent, avec des coûts importants pour la société".

Selon le président de la CFM, les mineurs non accompagnés sont particulièrement vulnérables. "Malheureusement, et les jeunes le ressentent, personne ne s'intéresse de savoir s'ils sont encore là ou non. Ainsi, nous n'assumons pas le mandat de protection de la convention de l'ONU relative aux droits de l'enfant".

ats

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