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Simon Ehammer: l'or en vue, record(s) en supplément

Simon Ehammer aborde les Mondiaux en salle en toute confiance. © KEYSTONE/ULF SCHILLER
Simon Ehammer aborde les Mondiaux en salle en toute confiance. © KEYSTONE/ULF SCHILLER


Publié le 29.02.2024


Championnats du monde en salle à Glasgow, Championnats d'Europe en plein air à Rome, Jeux olympiques à Paris: Simon Ehammer affronte un semestre avec trois grands rendez-vous.

Il peut se targuer d'une possibilité de médaille pour les trois. En Ecosse, il veut réussir un coup fulminant.

Sa récente participation aux Championnats de Suisse en salle à St-Gall donne une idée symbolique de ce qu'il espère pour l'année 2024. L'Appenzellois de 24 ans a pris part à trois épreuves avec autant de podiums à la conclusion. L'or pour la longueur, l'argent sur 60 m haies et le bronze à la perche ont démontré ses qualités éclectiques de décathlonien. Derrière les médailles se cachent des performances qui font dresser l'oreille.

Ehammer a soigné sa victoire au saut en longueur avec un bond de 8 mètres. En finale des haies, il a concurrencé le champion d'Europe Jason Joseph jusqu'à la ligne d'arrivée et a amélioré d'un dixième sa meilleure performance personnelle en 7''55. Et les 5m20 à la perche raviraient tous les décathloniens dans les grands concours.

"A Glasgow, je veux une médaille, de préférence l'or", souligne Ehammer. En principe, c'est son souhait minimal. Samedi et dimanche, il se présentera à l'heptathlon. Ses plus sérieux adversaires, Ken Mullings des Bahamas, le Norvégien Sander Skotheim ou le Français Makenson Gletty sont avertis.

Karl Wyler, l'un des entraîneurs de Ehammer qui l'accompagne sur les compétitions a commenté le niveau de son protégé de la tribune à St-Gall dans ces termes: "Nous nous élançons dans la saison sans aucune hypothèque." Le coach se réfère encore une fois à l'opération à l'épaule de l'automne dernier. L'intervention était devenue nécessaire puisque le traitement conventionnel n'apportait aucun résultat sur les tendons enflammés.

Epaule oubliée

Certes, l'entraînement ne fut jamais totalement coupé, mais Ehammer n'a pu donner sa pleine puissance que dès Noël. "Désormais Simon ne doit plus prendre de précaution particulière. Il a fait table rase du passé et il peut s'entraîner sans douleur", poursuit Wyler. L'athlète le confirme: "Je n'accorde plus la moindre pensée à mon épaule."

A Glasgow, Ehammer disputera le concours multiple. Dans la mesure où il ne rate pas complètement une discipline, il devrait établir un nouveau record de Suisse. L'Appenzellois semble posséder un niveau supérieur à celui d'il y a deux ans lorsqu'il avait décroché la médaille d'argent aux Mondiaux de Belgrade avec 6363 points. Peut-être possède-t-il 6500 points dans les bras et les jambes ? Il "piquerait" ainsi le record d'Europe du Français Kevin Mayer (6479) établi en 2017. "Mais toutes les planètes doivent s'aligner pour réussir un tel total", estime Ehammer.

Trois médailles en une année, l'Alémanique l'a déjà démontré en 2022. Il a gagné l'argent lors de l'heptathlon des Mondiaux en salle, il avait ensuite décroché le bronze à la longueur aux Championnats du monde à Eugene et avait terminé l'été avec l'argent aux Européens de Munich au décathlon.

Quatre ans de préparation

A Glasgow aucun des concurrents d'Ehammer n'a jamais atteint les 6363 points de l'Appenzellois. Mais cela ne fait aucun sens de spéculer sur l'opposition qu'il affrontera cet été. Mais qu'un Ehammer en bonne santé figure comme candidat aux médailles à la longueur des Européens de Rome, cela paraît évident. Aux Jeux olympiques, il pourrait postuler en théorie à deux médailles, en longueur et au décathlon.

"Je me trouve devant une demi-année que je prépare depuis quatre ans. A 24 ans, je ne dois pas seulement accomplir mon rêve de participer aux Jeux olympiques, mais me rendre au départ avec de grandes ambitions", explique Ehammer.

ats

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