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Législatives israéliennes: Netanyahou parle d'une immense victoire

Benyamin Netanyahou doit maintenant convaincre Naftali Bennett de rejoindre sa coalition pour former un gouvernement (archives). © KEYSTONE/AP/Alex Kolomoisky
Benyamin Netanyahou doit maintenant convaincre Naftali Bennett de rejoindre sa coalition pour former un gouvernement (archives). © KEYSTONE/AP/Alex Kolomoisky


Publié le 24.03.2021


Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a revendiqué mardi soir une "immense victoire de la droite" aux élections législatives, les quatrièmes en près de deux ans en Israël. Il devra cependant encore trouver des appuis suffisants pour former un gouvernement.

Si le Likoud de M. Netanyahou a terminé en première place, selon les projections, le parti manque toujours de quelques voix pour rassembler une majorité de sièges, malgré l'appui de ses alliés. Le résultat braque les projecteurs sur Naftali Bennett, ténor de la droite radicale, qui n'a pas encore dit s'il allait ou non rejoindre le camp Netanyahou.

"Citoyens d'Israël, merci! Vous avez donné une immense victoire à la droite et au Likoud sous ma direction [...] Il est évident qu'une majorité écrasante de citoyens israéliens sont de droite et veulent un gouvernement de droite, fort et stable", a réagi M. Netanyahou, appelant ainsi M. Bennett à le rejoindre.

Selon les sondages à la sortie des urnes, le Likoud remporte entre 31 et 33 sièges sur les 120 de la Knesset (Parlement), loin devant le parti Yesh Atid ("Il y a un futur") du centriste Yaïr Lapid crédité de 16 à 18 sièges.

"Panser les plaies"

Dans cette quête du Graal, une majorité de 61 députés pour former un gouvernement, M. Netanyahou compte sur des alliances avec des formations religieuses et, nouveauté, avec l'extrême droite. De son côté, M. Lapid table sur une entente avec des partis de gauche, du centre, mais aussi, de droite déçus par le premier ministre.

Or, selon les projections, le "bloc Netanyahou" comptera entre 51 et 56 députés, contre entre 48 et 52 pour celui mené par Yaïr Lapid grâce à de bonnes performances de ses alliés de gauche. D'où l'importance pour M. Netanyahou des 6 à 8 sièges crédités à M. Bennett, désormais considéré comme le nouveau "faiseur de roi" d'Israël, pour espérer former un gouvernement de droite.

"Nous comprenons que le poids de la responsabilité pèse sur nos épaules [...] Ce pouvoir que vous m'avez donné, je vais l'utiliser en suivant un seul principe: ce qui est bon pour Israël, ce qui est bon pour les citoyens d'Israël", a réagi dans la nuit M. Bennett.

"Le temps est venu de panser les plaies, de dépasser les clivages", a-t-il ajouté laissant encore planer le mystère sur ses intentions de joindre une coalition pro ou anti-Netanyahou, voire de tenter de rallier autour de lui une alternative à ces deux camps.

Participation en baisse

Pour ce quatrième épisode d'une saga électorale aux airs de référendum sur M. Netanyahou, à la fois jugé pour "corruption" et architecte d'une intense campagne de vaccination anti-coronavirus, quelque 6,5 millions d'Israéliens étaient conviés aux urnes.

Et après trois scrutins rapprochés, les analystes s'attendaient à une sorte de "fatigue électorale". Ils n'ont pas eu tort: la commission électorale a évoqué un taux de participation de 67,2%, en baisse de 4,3 points depuis le dernier scrutin en mars 2020.

Benyamin Netanyahou avait lancé sa campagne électorale par un accord avec le groupe pharmaceutique Pfizer, permettant à Israël d'obtenir rapidement, dès la fin décembre, des millions de doses du vaccin contre le Covid-19 en échange de données biomédicales sur ses effets.

Le pays a mené ces dernières semaines l'une des plus intenses campagnes de vaccination au monde, administrant les deux doses nécessaires à près de 50% de la population, soit plus des deux tiers des électeurs.

"Bye Bye Bibi"

Malgré le déconfinement récent, avec réouverture des bars, écoles, des restaurants, des cafés, les partis n'ont pas été en mesure de rassembler de grandes foules lors des réunions électorales. La campagne s'est en grande partie jouée sur les réseaux sociaux.

Si le premier ministre a joué sur la vaccination et sur un début de reprise économique, l'opposition a fait ses choux gras de son procès pour "corruption", "malversation" et "abus de pouvoir", débuté il y a quelques mois et qui alimente des manifestations chaque samedi à travers le pays depuis 39 semaines.

Samedi soir, des milliers des manifestants à Jérusalem ont encore crié "Yalla dégage Bibi", ou "Bye Bye Bibi", en appelant au départ de celui qu'ils surnomment le "Crime Minister", tandis que ses partisans l'appellent affectueusement "Bibi, roi d'Israël".

ats, afp

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