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La Suisse rejette à l'ONU à Genève être un "Etat proxénète"

L'ambassadeur suisse à l'ONU à Genève Jürg Lauber a estimé que les termes utilisés par la rapporteuse spéciale de l'ONU n'étaient pas "appropriés" (archives). © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI
L'ambassadeur suisse à l'ONU à Genève Jürg Lauber a estimé que les termes utilisés par la rapporteuse spéciale de l'ONU n'étaient pas "appropriés" (archives). © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI


Publié le 24.06.2024


La Suisse réfute être un "Etat proxénète", comme l'affirme une rapporteuse spéciale de l'ONU. Lundi devant le Conseil des droits de l'homme à Genève, l'ambassadeur de Suisse Jürg Lauber a estimé que ce terme n'était "pas approprié".

Dans son rapport présenté vendredi dernier devant l'entité onusienne, la rapporteuse spéciale sur les violences contre les femmes Reem Alsalem cible notamment la Suisse. Elle estime que dans plusieurs pays dont celui-ci, "l'Etat légalise, organise et réglemente l'activité et tire profit de la prostitution d'autrui ainsi que tous les établissements sexuels commerciaux".

Le texte souligne que "la dépénalisation du commerce sexuel a empêché d'identifier et de poursuivre les trafiquants aussi activement qu'il l'aurait fallu" dans le pays.

Les discussions sur une question qui divise "doivent être menées sans jugement moral", a affirmé lundi M. Lauber. Il a rappelé que la lutte contre les violences de genre était un chantier très important pour la Suisse.

Et il a affirmé que la légalisation de la prostitution avait permis de protéger les travailleuses et travailleurs du sexe. Une interdiction peut déplacer les conséquences "dans la clandestinité", estime-t-il également.

Enregistrer les clients comme délinquants

Mme Alsalem, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, demande de mettre un terme à l'achat d'actes sexuels dans le monde. Elle souhaite également que les consommateurs soient mentionnés dans un registre comme délinquants.

La rapporteuse appelle à un cadre légal en cinq composantes. De la protection des victimes à la décriminalisation des prostituées en passant par la criminalisation de l'achat d'actes sexuels et du proxénétisme et une campagne d'explications auprès des consommateurs.

Dans son rapport, Mme Alsalem souhaite également des obstacles pour la demande d'achat d'actes sexuels. Les personnes qui y recourent devraient être ajoutées dans un registre des délinquants sexuels, selon elle. La rapporteuse demande des dispositifs de droit international pour mettre un terme à la pornographie. Les crimes contre les prostituées devraient être considérés comme des féminicides, insiste-t-elle également.

ats

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