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La pandémie retarde les progrès d'une génération

Selon le rapport du WEF, il faudra désormais 36 ans de plus pour combler les écarts entre les hommes et les femmes tant sur le plan économique que politique, de santé ou encore d'éducation (image d'illustration). © KEYSTONE/EPA EFE/NACHO GALLEGO
Selon le rapport du WEF, il faudra désormais 36 ans de plus pour combler les écarts entre les hommes et les femmes tant sur le plan économique que politique, de santé ou encore d'éducation (image d'illustration). © KEYSTONE/EPA EFE/NACHO GALLEGO


Publié le 31.03.2021


La crise sanitaire a retardé de plus d'une génération le temps nécessaire pour parvenir à l'égalité homme-femme, selon l'étude annuelle publiée mercredi par le Forum économique mondial (WEF).

Si ce rapport fait ressortir de fortes disparités d'un pays à l'autre, il faudra toutefois encore compter 135,6 années avant de parvenir à la parité à l'échelle mondiale.

Il faudra désormais 36 ans de plus pour combler les écarts tant sur le plan économique que politique, de santé ou encore d'éducation, souligne cette étude annuelle sur les inégalités femmes-hommes dans le monde dont c'est la quinzième édition.

"La pandémie a eu un impact fondamental sur l'égalité femmes-hommes, tant sur le lieu de travail qu'à la maison, faisant reculer des années de progrès", a mis en lumière Saadia Zahidi, membre du Comité Exécutif du Forum Économique Mondial, citée dans le communiqué accompagnant l'étude.

Double charge des femmes

Les répercussions de la crise sanitaire ont été plus sévères pour les femmes qui ont été plus nombreuses à perdre leur emploi, en partie en raison de leur sur-représentation dans des secteurs liés à la consommation qui ont été les plus directement affectés par les mesures de confinement.

Selon les chiffres de l'Organisation internationale du travail (OIT), la perte d'emplois des femmes a atteint 5% en 2020, contre 3,9% chez les hommes, a cité l'étude à l'appui.

La crise sanitaire a également accru la double charge des femmes entre le travail et les responsabilités de la maison, avec les tâches ménagères, la garde des enfants et des soins aux personnes âgées qui leur "incombent de manière disproportionnée".

Fossé en politique

Le rythme des embauches pour les femmes est également plus lent maintenant que le marché de l'emploi se redresse, leurs chances d'être recrutées pour des postes dirigeants étant moindres, selon cette étude, qui constate une régression d'un à deux ans par rapport aux progrès réalisés jusqu'à présent.

Le fossé s'est pourtant surtout creusé au niveau politique, selon cet indice réalisé tous les ans depuis 2006. S'il fait ressortir une amélioration dans plus de la moitié des 156 pays passés en revue, les femmes n'occupent toutefois que 26,1% des sièges parlementaires et 22,6% des postes ministériels au niveau mondial.

En poursuivant sa trajectoire actuelle, l'écart femmes-hommes en politique devrait mettre 145,5 ans à se combler, contre 95 ans dans la précédente édition du rapport, datant de fin 2019.

La publication de cette quinzième édition a été retardée par la crise sanitaire, les auteurs de l'étude notant que les données récoltées pour 2021 ne reflètent pas encore entièrement l'impact de la pandémie sur les femmes.

La Suisse 10e

Pour la douzième année consécutive, l'Islande s'est maintenue en haut de classement, restant le pays le plus égalitaire au monde, suivi par la Finlande, la Norvège, la Nouvelle-Zélande et la Suède. Viennent ensuite la Namibie, le Rwanda, la Lithuanie et l'Irlande.

La Suisse complète le top 10. Elle a ainsi gagné huit places par rapport à l'édition précédente. Ce résultat est principalement dû aux progrès réalisés au niveau politique et notamment à l'augmentation du nombre d'élues au parlement.

En matière de participation professionnelle et opportunités économiques, la Suisse a encore des efforts à fournir. Elle a perdu cinq places dans ce domaine et pointe désormais au 39e rang. Le rapport pointe notamment du doigt le peu de femmes cadres mais aussi le fait que bien plus de femmes d'hommes travaillent à temps partiel ainsi que la durée insuffisante des congés maternité et paternité.

La Suisse classe en outre 80e quant au niveau d'instruction, 128e dans le domaine de la santé

ats, afp

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