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La lenteur de la vaccination pourrait coûter 2300 milliards

Les deux tiers des pertes seront subies par des pays émergents, ce qui va ralentir leur rattrapage économique avec les pays plus développés (archives). © KEYSTONE/AP
Les deux tiers des pertes seront subies par des pays émergents, ce qui va ralentir leur rattrapage économique avec les pays plus développés (archives). © KEYSTONE/AP


Publié le 25.08.2021


La lenteur du déploiement de la campagne de vaccination contre le Covid-19 pourrait entraîner une perte de 2300 milliards de dollars de PIB mondial sur les trois prochaines années, a calculé une étude. La somme correspond à peu près au PIB annuel de la France.

Selon le centre de recherche The Economist Intelligence Unit (EIU) auteur de l'étude publiée mercredi, "les pays qui auront vacciné moins de 60% de leur population à l'horizon de la mi-2022 enregistreront au total des pertes de PIB de 2300 milliards de dollars, sur la période 2022-2025".

Les deux tiers de ces pertes seront subies par des pays émergents, ce qui va ralentir leur rattrapage économique avec les pays plus développés, alimenter la pauvreté et augmenter le risque de troubles sociaux dans ces zones, avertit l'EIU dans sa note.

Ainsi, sur la période 2022-2025, les pays d'Afrique subsaharienne devraient perdre 2,9% de PIB par rapport aux prévisions à cause de la lenteur de la campagne de vaccination, contre seulement 0,1% de perte de PIB pour les pays d'Europe de l'Est.

Reprise retardée

En volume, c'est la région Asie-Pacifique qui sera la plus pénalisée par la lente vaccination, avec 1700 milliards de dollars de pertes de PIB, toujours sur la même période. L'inégalité dans l'accès aux vaccins va également retarder la reprise économique des pays pauvres, qui mettront bien plus de temps à retrouver leur niveau précédant la crise que les pays riches, prédit l'EIU.

A la fin août, environ 60% de la population des pays les plus riches avaient reçu au moins une dose de vaccin anti-Covid-19, contre seulement 1% des habitants des pays pauvres, selon cette étude. Deux doses sont nécessaires pour une vaccination complète.

Pour Agathe Demarais, directrice des prévisions mondiales de l'EIU et auteure de l'étude, il y a "peu de chance" que l'écart dans l'accès aux vaccins soit "comblé", car "malgré des communiqués de presse flatteurs, les dons des pays riches couvrent seulement une fraction des besoins". Le dispositif international Covax, destiné à garantir aux pays défavorisés un accès équitable aux vaccins, "a échoué", malgré ses "attentes", a-t-elle ajouté.

L'étude de l'EIU a été menée sur environ 200 pays, en examinant les prévisions des calendriers de campagne de vaccination et celles sur l'évolution du PIB.

ats, afp

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