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Israël veut lancer une offensive sur Rafah, même en cas de trêve

Des enfants palestiniens déplacés font la queue dans l'espoir de recevoir de la nourriture de donateurs arabes et palestiniens à Deir Al Balah, dans le sud de la bande de Gaza assiégée. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Des enfants palestiniens déplacés font la queue dans l'espoir de recevoir de la nourriture de donateurs arabes et palestiniens à Deir Al Balah, dans le sud de la bande de Gaza assiégée. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Des enfants palestiniens déplacés font la queue dans l'espoir de recevoir de la nourriture de donateurs arabes et palestiniens à Deir Al Balah, dans le sud de la bande de Gaza assiégée. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Des enfants palestiniens déplacés font la queue dans l'espoir de recevoir de la nourriture de donateurs arabes et palestiniens à Deir Al Balah, dans le sud de la bande de Gaza assiégée. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Des Palestiniens déplacés font la queue dans l'espoir de recevoir de la nourriture à Deir Al Balah, dans le sud de la bande de Gaza. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Des Palestiniens déplacés font la queue dans l'espoir de recevoir de la nourriture à Deir Al Balah, dans le sud de la bande de Gaza. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Des Palestiniens déplacés font la queue dans l'espoir de recevoir de la nourriture à Deir Al Balah, dans le sud de la bande de Gaza. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Des Palestiniens déplacés font la queue dans l'espoir de recevoir de la nourriture à Deir Al Balah, dans le sud de la bande de Gaza. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER


Publié le 25.02.2024


Israël a promis dimanche de lancer une offensive terrestre sur la ville surpeuplée de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, malgré les négociations en cours pour parvenir à une nouvelle trêve dans la guerre contre le Hamas.

Une offensive sur cette ville où sont massés près d'un million et demi de civils, selon l'ONU, piégés contre la frontière fermée avec l'Egypte, ne serait que "retardée" si une trêve était conclue, a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, sur la chaîne américaine CBS. En lançant cette opération, Israël sera "à quelques semaines" d'une "victoire totale" sur le mouvement islamiste, a-t-il affirmé.

Alors que les pourparlers en vue d'une trêve se poursuivent au Qatar, de nouveaux bombardements ont visé dimanche Rafah et les combats font rage dans la ville en ruines de Khan Younès, à quelques kilomètres plus au nord. Le ministère de la Santé du Hamas a dénombré dimanche 86 morts en 24 heures à travers le territoire palestinien.

La bande de Gaza, assiégée par Israël, subit depuis le début de la guerre le 7 octobre une catastrophe humanitaire majeure et 2,2 millions de personnes, soit l'immense majorité de la population, sont menacées d'une "famine de masse", selon l'ONU. Dimanche, selon un correspondant de l'AFP, des centaines de personnes, poussées par la faim, ont fui le nord de Gaza, où 300'000 habitants risquent la famine selon l'ONU.

La famine guette

L'aide internationale, qui entre au compte-gouttes depuis l'Egypte par Rafah, est soumise au feu vert d'Israël et son acheminement vers le nord est presque impossible en raison des destructions et des combats.

Des Palestiniens de Gaza ont confié ces derniers jours à l'AFP être forcés de manger des feuilles, du fourrage pour le bétail, voire d'abattre des animaux de trait pour se nourrir.

Une famine peut encore être "évitée" à Gaza si Israël permet aux agences humanitaires d'y faire entrer "une aide significative", a affirmé dimanche le commissaire général de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.

La guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée en Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza, a entraîné la mort d'au moins 1160 personnes. Sur les 250 personnes enlevées, 130 - dont 31 seraient mortes - y sont encore retenues en otage. L'offensive lancée par Israël en représailles a, elle, coûté la vie à 29'692 personnes à Gaza, en majorité des civils selon le ministère de la Santé du Hamas.

Un "terrain d'entente"

Malgré de multiples mises en garde internationales, Benjamin Netanyahu a annoncé une prochaine opération terrestre à Rafah, où il entend vaincre le Hamas dans son "dernier bastion" après quatre mois d'une offensive au sol qui a commencé le 27 octobre dans le nord de Gaza avant de s'étendre vers le sud.

Le Premier ministre a annoncé samedi qu'il convoquerait "en début de semaine le cabinet pour approuver les plans opérationnels d'action à Rafah, y compris l'évacuation de la population civile". "Il y a de la place" pour que les civils "aillent au nord de Rafah, dans les zones où nous avons terminé le combat", a-t-il affirmé dimanche sur CBS.

Les pays médiateurs tentent pendant ce temps d'arracher aux deux parties un compromis en vue d'une trêve. Des représentants égyptiens, qataris et américains, ainsi que d'Israël et du Hamas ont repris dimanche à Doha les négociations qui "seront suivies de réunions au Caire", selon une télévision proche du renseignement égyptien, AlQahera News.

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a affirmé dimanche qu'un "terrain d'entente" a été trouvé lors d'une récente réunion à Paris entre des représentants d'Israël, des Etats-Unis, de l'Egypte et du Qatar, sur les "contours" d'un possible accord portant sur la libération des otages et "un cessez-le-feu temporaire".

Cessez-le-feu et libération d'otages

"Il faudrait qu'il y ait des discussions indirectes du Qatar et de l'Egypte avec le Hamas, parce qu'au final, ils devront donner leur accord à la libération des otages. Ce travail est en cours", a-t-il ajouté sur CNN. L'émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al-Thani, est par ailleurs attendu à Paris mardi ou mercredi pour évoquer les négociations en cours avec le président français Emmanuel Macron.

D'après une source du Hamas, les discussions portent sur la première phase d'un plan élaboré en janvier par les médiateurs, qui prévoit une trêve de six semaines associée à la libération d'otages et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi que l'entrée à Gaza d'une importante quantité d'aide humanitaire.

Mais pour conclure un accord, Israël exige au préalable la libération de tous les otages et a prévenu qu'une pause dans les combats ne signifiait pas la fin de la guerre.

Le Hamas réclame de son côté un cessez-le-feu complet, le retrait des troupes israéliennes de Gaza, la levée du blocus imposé par Israël depuis 2007 et un abri sûr pour les centaines de milliers de civils déplacés par la guerre.

ats, afp

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