La Liberté

Guerre en Ukraine: Enquête après une "très grave" fuite au sein de l'armée allemande

L'Allemagne enquête de manière approfondie sur la fuite d'un enregistrement d'officiers de l'armée discutant d'éléments confidentiels concernant la guerre en Ukraine, a annoncé samedi le chancelier Olaf Scholz. © Keystone/DPA Pool/CHRISTOPH SOEDER
L'Allemagne enquête de manière approfondie sur la fuite d'un enregistrement d'officiers de l'armée discutant d'éléments confidentiels concernant la guerre en Ukraine, a annoncé samedi le chancelier Olaf Scholz. © Keystone/DPA Pool/CHRISTOPH SOEDER
L'Allemagne enquête de manière approfondie sur la fuite d'un enregistrement d'officiers de l'armée discutant d'éléments confidentiels concernant la guerre en Ukraine, a annoncé samedi le chancelier Olaf Scholz. © Keystone/DPA Pool/CHRISTOPH SOEDER
L'Allemagne enquête de manière approfondie sur la fuite d'un enregistrement d'officiers de l'armée discutant d'éléments confidentiels concernant la guerre en Ukraine, a annoncé samedi le chancelier Olaf Scholz. © Keystone/DPA Pool/CHRISTOPH SOEDER


Publié le 02.03.2024


Le chancelier Olaf Scholz a annoncé samedi que l'Allemagne enquêtait de manière approfondie sur la fuite d'un enregistrement d'officiers de l'armée discutant d'éléments confidentiels concernant la guerre en Ukraine.

"Il s'agit d'une affaire très grave et c'est la raison pour laquelle elle fait désormais l'objet d'une enquête très minutieuse, très approfondie et très rapide", a déclaré M. Scholz à l'occasion d'une visite à Rome.

Le ministère allemand de la Défense a confirmé qu'une conversation secrète de l'armée de l'air avait bien fait l'objet d'une écoute illégale.

"Selon notre évaluation, une conversation au sein de la division de l'armée de l'air a été interceptée", a indiqué une porte-parole à l'AFP.

Et, tout en ne donnant pas une validation à 100%, elle a établi un lien assez clair avec la conversation divulguée : "Nous ne sommes pas en mesure de dire avec certitude si des modifications ont été apportées à la version enregistrée ou transcrite qui circule sur les réseaux sociaux", a-t-elle ajouté.

Vendredi, Margarita Simonyan, directrice de la chaîne russe RT soutenue par l'Etat, a mis en ligne un enregistrement audio de 38 minutes dans lequel, selon elle, des officiers de l'armée allemande discutent d'une attaque contre la Crimée le 19 février.

Cibles russes

Dans l'enregistrement, on peut entendre des discussions sur l'utilisation possible par les forces ukrainiennes de missiles Taurus de fabrication allemande et sur leur impact potentiel.

Il est notamment question de viser des cibles telles qu'un pont important sur le détroit de Kertch, qui relie la Russie continentale à la Crimée, annexée par la Russie en 2014.

Les discussions portent également sur l'utilisation des missiles fournis à Kiev par la France et la Grande-Bretagne.

Les experts consultés par le magazine allemand "Der Spiegel" ont déclaré qu'ils pensaient que l'enregistrement était authentique.

Kiev réclame de longue date que l'Allemagne lui fournisse des missiles Taurus, qui peuvent atteindre des cibles situées à 500 km de distance.

M. Scholz a jusqu'à présent refusé d'envoyer ces missiles, craignant que cela ne conduise à une escalade du conflit.

"Si cette histoire s'avère vraie, ce serait un événement très problématique", a déclaré Konstantin von Notz, membre du parti des Verts, à la chaîne de télévision RND.

"La question se pose de savoir s'il s'agit d'un incident isolé ou d'un problème structurel de sécurité", a-t-il ajouté.

Moscou répond

S'exprimant lors d'un forum diplomatique en Turquie samedi, le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que l'enregistrement indiquait que l'Ukraine et ses soutiens "ne veulent absolument pas changer de cap et veulent infliger une défaite stratégique à la Russie sur le champ de bataille".

A Moscou, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a demandé "des explications rapides de l'Allemagne" sur cette affaire. "Toute tentative d'éviter de répondre aux questions sera considérée comme un aveu de culpabilité", a-t-elle dit.

ats, afp

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11