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Des milliers de Palestiniens fuient les intenses combats à Gaza

Pour la troisième fois depuis le 27 juin, l'armée a émis des appels à évacuer Gaza, désormais dans le centre de la ville. © KEYSTONE/AP/Leo Correa
Pour la troisième fois depuis le 27 juin, l'armée a émis des appels à évacuer Gaza, désormais dans le centre de la ville. © KEYSTONE/AP/Leo Correa
Les combats dans la ville de Gaza ont été décrits comme les plus intenses depuis des mois par la branche armée du Hamas. © KEYSTONE/AP/Leo Correa
Les combats dans la ville de Gaza ont été décrits comme les plus intenses depuis des mois par la branche armée du Hamas. © KEYSTONE/AP/Leo Correa
Des réfugiés palestiniens dans un camp à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. De nombreux réfugiés ont été déplacés plusieurs fois pour échapper aux intenses combats auxquels se livrent l'armée israélienne et le Hamas à Gaza. © KEYSTONE/AP/Abdel Kareem Hana
Des réfugiés palestiniens dans un camp à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. De nombreux réfugiés ont été déplacés plusieurs fois pour échapper aux intenses combats auxquels se livrent l'armée israélienne et le Hamas à Gaza. © KEYSTONE/AP/Abdel Kareem Hana


Publié le 09.07.2024


L'armée israélienne a bombardé par air et terre la ville de Gaza mardi, poussant à la fuite des milliers de Palestiniens. Des experts de l'ONU ont eux accusé Israël, qui a démenti, de mener une "campagne de famine intentionnelle" dans le territoire assiégé.

Cette offensive majeure israélienne dans le nord de la bande de Gaza se poursuit à la veille de nouvelles négociations attendues au Qatar pour tenter d'avancer vers un cessez-le-feu associé à une libération des otages israéliens retenus à Gaza.

Au dixième mois de la guerre qui ne connaît pas de répit, 27 Palestiniens ont été tués dans une frappe sur une école à l'est de Khan Younès (sud), selon une source médicale palestinienne. Trois écoles abritant des déplacés ont été touchées depuis samedi par des frappes israéliennes faisant 20 morts.

Intenses combats

Dans la ville de Gaza, les troupes israéliennes, appuyées par des chars et des bombardements aériens, ont mené une nouvelle offensive contre le mouvement islamiste. Il s'agit des combats "les plus intenses depuis des mois", a affirmé le Hamas.

Le 27 juin, l'armée a lancé une opération terrestre à Choujaïya, dans l'est de Gaza-ville, avant de l'étendre lundi aux quartiers du centre, où "des dizaines de milliers de personnes", selon l'ONU, ont été appelées à évacuer par l'armée.

A pied, à bord de voitures ou de camionnettes, des Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants ont pris la fuite en emportant quelques affaires.

Le bureau des droits de l'homme de l'ONU s'est dit "consterné" par les ordres d'évacuation israéliens, qui poussent des déplacés à rejoindre des secteurs visés à leur tour et "où des civils se font tuer".

L'armée a dit "poursuivre son opération antiterroriste" à Gaza. Des habitants y ont signalé des tirs d'hélicoptères, "des explosions et de nombreuses fusillades" dans plusieurs quartiers.

"Campagne de famine"

"Nous avons à nouveau environ 350'000 personnes sur les routes. Et depuis le début de la guerre, presque tous les habitants de Gaza ont été déplacés une fois, deux fois, trois fois, quatre fois ou cinq fois, ce qui montre qu'il n'y a absolument aucun endroit sûr" dans le territoire, a déclaré à Amman le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.

A Genève, dix experts indépendants de l'ONU ont accusé Israël de mener une "campagne de famine" à Gaza, qui selon eux entraîne la mort d'enfants. "La campagne de famine intentionnelle et ciblée d'Israël contre le peuple palestinien est une forme de violence génocidaire et a entraîné une famine dans toute la bande de Gaza."

Des accusations balayées par la mission israélienne auprès de l'ONU à Genève, accusant les experts d'être "coutumiers tant de la désinformation que du soutien à la propagande du Hamas".

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël ont lancé une attaque qui a entraîné la mort de 1195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza dont 42 sont mortes, selon l'armée israélienne.

En riposte, Israël a mené une offensive d'envergure à Gaza qui a fait jusqu'à présent 38'243 morts, en majorité des civils, dont au moins 50 ces dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

"Destructeur du Liban"

Après des mois de négociations sans résultat sur un cessez-le-feu, une source proche des discussions a indiqué que les chefs de la CIA et des services de renseignement israélien étaient attendus mercredi à Doha.

Israël et le Hamas ont continué de faire état de divergences après que le mouvement palestinien a dit selon un responsable ne plus réclamer un cessez-le-feu permanent avant toute négociation sur une libération d'otages.

Le Hamas doit participer aux prochaines négociations, a dit un responsable du groupe.

Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé que "tout accord devrait permettre à Israël de se battre jusqu'à ce que tous les objectifs de la guerre soient atteints", dont la destruction du Hamas.

Concernant les échanges de tirs transfrontaliers entre Israël et le Hezbollah libanais, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a averti son chef Hassan Nasrallah. "Nasrallah, si vous ne cessez pas les menaces et la violence (...) vous serez considéré comme le destructeur du Liban."

ats, afp

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