La Liberté

Accusations de viol: le ministre Darmanin confronté à la plaignante

La confrontation entre Gérald Darmanin et son accusatrice a duré environ neuf heures (archives). © KEYSTONE/EPA/JULIEN DE ROSA
La confrontation entre Gérald Darmanin et son accusatrice a duré environ neuf heures (archives). © KEYSTONE/EPA/JULIEN DE ROSA


Publié le 13.03.2021


Pour la première fois, le ministre français de l'intérieur Gérald Darmanin a été confronté vendredi à Paris devant une juge d'instruction à la femme qui l'accuse de viol depuis 2017. La confrontation avec son accusatrice a duré environ neuf heures.

Placé à la mi-décembre sous le statut de témoin assisté dans ce dossier, le ministre est accusé, outre de viol, de harcèlement sexuel et d'abus de confiance.

Dans un communiqué, ses avocats se sont réjouis qu'"à la fin de cette confrontation, Gérald Darmanin reste sous le statut de témoin assisté", ce qui constitue, selon eux, la "preuve qu'aucun indice grave ou concordant d'une quelconque infraction ne lui est reproché".

En mars 2009, la plaignante s'était adressée à l'élu, alors chargé de mission au service des affaires juridiques de l'UMP (ancêtre de LR, la droite française), pour tenter de faire réviser une condamnation de 2004 pour chantage et appels malveillants à l'égard d'un ex-compagnon.

"Passer à la casserole"

Selon elle, M. Darmanin lui aurait fait miroiter son appui auprès de la chancellerie via une lettre, en échange de faveurs sexuelles qu'elle aurait acceptées, se sentant contrainte de "passer à la casserole", selon son expression devant les enquêteurs.

En juin 2017, elle a déposé une plainte une première fois, requête classée sans suite par le parquet de Paris, car la plaignante ne répondait pas aux convocations des enquêteurs.

En janvier 2018, une enquête est ouverte suite à une nouvelle plainte de l'accusatrice. Convoqué en audition libre, M. Darmanin a confirmé avoir eu une relation sexuelle avec la plaignante, mais, selon lui, librement consentie et à l'initiative de l'accusatrice. "Il n'y a eu aucune contrepartie".

L'enquête a été classée moins d'un mois plus tard pour "absence d'infraction". En mars 2018, la plaignante a porté plainte avec constitution de partie civile et a élargi ses accusations: abus de confiance, extorsion de consentement sexuel, escroquerie au consentement sexuel, viol, harcèlement sexuel.

M. Darmanin, dont la nomination comme ministre de l'intérieur avait été critiquée par des féministes, à cause notamment de cette affaire, a porté plainte pour dénonciation calomnieuse.

Avant la confrontation, plusieurs sources proches du dossier ont indiqué à l'AFP que la juge ne semblait pas convaincue que les faits puissent être pénalement qualifiés de "viol".

ats, afp

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11