La Liberté

Laissez-nous plus de temps!

Publié le 09.06.2021

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Né en 1947, fils de vigneron et petit-fils d’agriculteur de plaine, agriculteur à Vaulruz, j’ai connu toute l’évolution de l’agriculture. Quand j’étais enfant, nous participions aux travaux des champs selon notre âge. Les tantes, cousins et cousines venaient aider.

La révolution industrielle a poussé l’agriculture vers le développement du machinisme et des produits phytosanitaires. Les décennies 1970 et 1980 ont été des années de folie. On traitait tout pour avoir du rendement permettant aux agriculteurs de vivre. Puis une prise de conscience a eu lieu avec, via les paiements directs, un soutien à des produits sains à des prix abordables face à la concurrence étrangère.

Même s’il faut continuer à chercher des produits phytosanitaires ayant le moins possible d’effets néfastes sur la nature, il est actuellement impossible de se passer de certains traitements dans certaines cultures (pommes de terre, betterave ou colza).

Il ne sera pas possible de continuer à élever notre bétail sans apports extérieurs, équilibre alimentaire, protéines, etc., ceux-ci n’étant pas possibles sur l’exploitation. Même les exploitations biologiques ont besoin de certains traitements et si toute l’agriculture devient bio, elle ne nourrira pas plus de 30% de la population et à des prix inabordables pour beaucoup. Il faudra alors doubler l’importation de produits dont on ne connaîtra pas les conditions de production.

Je ne suis plus dans le coup, mais laissez-nous le temps d’adaptation nécessaire. L’idéal écologiste est beau, mais il doit tout englober (transports, environnement, soins à la nature). Je voterai deux fois non.

Claude Ruedin, Vaulruz

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