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Guide de l'Euro: le football retournera-t-il à la maison?

Chaque lendemain de match, nos spécialistes football vous concoctent un résumé des points cruciaux des rencontres de la veille, et vous mettent en appétit avant ceux du jour, histoire de ne pas être perdu dans les discussions à la machine à café ou autour d’un apéro.

Matthias Davet

Publié le 04.07.2021

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Ce qu’il ne fallait pas louper

 

C’est officiel, la belle histoire de cet Euro est déjà écrite. Contrairement à un conte du Danois Hans Christian Andersen, elle a encore des chances d’aboutir sur une fin heureuse. Point de conclusion atroce comme dans La Petite Fille aux allumettes ou La Petite Sirène (oui, Disney a omis certains détails comme la mort d’Ariel), mais un rêve éveillé pour la sélection du Danemark.

Après l’horreur absolue vécue lors du premier match avec le malaise cardiaque de Christian Eriksen, le pays entier s’est retrouvé soudé derrière l’équipe nationale. Malgré des débuts extrêmement difficiles dans cet Euro au vu du contexte, les Scandinaves ont été puiser dans leurs ressources de manière exceptionnelle. Les défaites contre la Finlande et la Belgique oubliées, ils ont fessé la Russie (4-1) et sont parvenus à atteindre les huitièmes de finale, un exploit en soi après le drame de la rencontre initiale. Mais leur parcours ne s’est pas arrêté là et, après avoir écarté le Pays de Galles, ils en ont fait de même avec les Tchèques samedi soir. Le Danemark est désormais dans le dernier carré d’un Euro, ce qui n’était plus arrivé depuis la célèbre épopée de 1992 lors de laquelle les Dynamites danoises avaient remporté le titre. Nul doute que si les Rouges et blancs rééditent cet exploit, le monde du ballon fêtera cela de la plus belle des manières.

Les Danois jouent pour Christian Eriksen (©Keystone).

 

Ce que vous avez bien fait de louper

 

On se demandait si l’Ukraine pouvait accrocher les Anglais et créer la surprise. La question aura duré 3’32, le temps pour Harry Kane de marquer le premier but d’une soirée faste pour son équipe. Alors que, au moment de revenir des vestiaires, tout le monde se disait que les hommes d’Andriy Shevchenko avaient encore un coup à jouer, les têtes anglaises en ont décidé autrement. L’autre Harry le plus connu du Royaume-Uni (Maguire, pas Potter), Kane pour le doublé et le remplaçant Henderson ont tous inscrit un but pour permettre à leur sélection de s’assurer une place pour la demi-finale. Le problème est que, contrairement aux autres quarts de finale, celui-ci a perdu son intérêt peu après l’heure de jeu. Si l’UEFA espérait que ce match atteigne un pic d’audience dans le monde entier, elle aurait mieux fait de demander des conseils à la Nati qui, elle, sait maintenir du suspense et tenir ses supporters en haleine jusqu’au bout du bout.

 

Ce dont vous allez entendre parler

 

Ou plutôt, «ce que vous allez entendre chanter». Les Anglais sont en demi-finales et, tout comme la finale, celles-ci se dérouleront dans l’enceinte mythique de Wembley, à Londres. Les spectateurs se rendant dans la capitale anglaise devant observer dix jours de quarantaine, il ne fait nul doute que le stade londonien sera acquis majoritairement à la troupe de Gareth Southgate.

Ne soyez donc pas surpris si, lors des prochains jours, vous voyez pulluler sur vos réseaux sociaux des vidéos de fans anglais chantant «Football’s coming home (le football rentre à la maison, ndlr)» hors et dans le stade. Cet hymne non-officiel trouve son origine en 1996: le groupe britannique «The Lightning Seeds» sort son titre «Three Lions» à l’occasion de l’Euro se déroulant sur sol anglais. C’est un véritable succès qui retrace la déception des Anglais depuis plus de trente ans et leur victoire en Coupe du monde en 1966. Vingt-cinq ans après sa sortie, la chanson est toujours d’actualité et le football n’est toujours pas retourné dans son pays d’origine. Désormais, il n’y a plus qu’à attendre une semaine pour découvrir si le «beautiful game» reposera ses valises en Angleterre.

 

Ce que vous pourrez ressortir à l’apéro

 

Depuis le début du tournoi, cet Euro fait jaser. Réparti dans onze pays différents, il est discutable d’un point de vue sanitaire et écologique. Si vous souhaitez alimenter les débats encore plus lors de l’apéro, vous pouvez discuter de l’impact sportif de tous ces déplacements. Car, contrairement au presque 10'000 kilomètres (9658 à vol d’oiseau pour être exact) que la Suisse a dû parcourir lors de la phase de poules, les quatre demi-finalistes de ce championnat européen en ont parcouru… zéro! L’Espagne (Séville), l’Italie (Rome), le Danemark (Copenhague) et l’Angleterre (Londres) ont tous eu la «chance» de jouer toutes leurs rencontres du premier tour à la maison, dans leur jardin. Bien sûr, ceci ne signifie en aucun cas que ces formations ne méritent pas d’être où elles se trouvent actuellement (les Pays-Bas se sont bien écroulés face aux Tchèques talors qu’ils avaient joué tous leurs matches à Amsterdam) mais la statistique est assez cocasse pour être relevée.


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