Symbole: Quand «Frère loup» était vénéré
Avant d’être craint et détesté, le canidé a été admiré et même vénéré. L’Eglise en a fait un monstre.
![Le loup de Gubbio auréolé, par Luc-Olivier Merson (1877). © Palais des Beaux-Arts, Lille/DR Le loup de Gubbio auréolé, par Luc-Olivier Merson (1877). © Palais des Beaux-Arts, Lille/DR](/media/image/54/normal/Luc_Olivier_Merson_Le_Loup_d_Aggubio_e24270402a_2024_05_17_23_05_02.jpg)
Pascal Fleury
Temps de lecture estimé : 7 minutes
La fresque du Loup de Gubbio, dans l’église San Francesco de Pienza, en Toscane, a dû surprendre plus d’un pèlerin et d’un paroissien, lorsqu’elle a été dévoilée par le peintre siennois Cristoforo di Bindoccio, dans les années 1370-1380. C’est que le loup, au Moyen Age tardif, avait déjà une abominable réputation. Qu’il donne respectueusement la patte à saint François, devant des clercs et des notables en vénération, alors qu’il était considéré comme le diable, ne pouvait être qu’un prodige, la démonstration de la force suprême des hommes de Dieu face à la Bête.
La légende, relatée dans Les Fioretti de saint François d’Assise (XIVe siècle), raconte qu’alors qu’il se trouvait à Gubbio, en Ombrie, le saint qui parlai