Il y a, dans le delta du Gange, des tigres mangeurs d’hommes. Comportement inexpliqué qui terrorise les bûcherons alentour et exige, pour qu’une cohabitation reste possible, des réponses dissuasives. Préférant la ruse au fusil, une initiative a été mise en place en 1987, basée sur le constat que le rugissant félin n’attaquait ses proies qu’à la vue de leur nuque. Les paysans ne se sont donc plus aventurés dans la forêt qu’en portant derrière la tête un masque leur dessinant un second visage. Le prédateur, troublé qu’on ne lui tourne plus le dos, s’est ainsi détourné de la chair humaine.

Une stratégie emblématique de cette «écologie de la réconciliation» proposée par Baptiste Morizot dans Les Diplomates: c’est en s’insérant finement dans le syst&e