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«On ne sait pas s’il faut se réjouir de cette nouvelle ou pas»

Réactions des professionnels de la restauration suite à la décision du Conseil fédéral de ne pas ouvrir les terrasses le 22 mars.

Certains restaurateurs ne sont pas mécontents suite à la décision du Conseil fédéral. © keystone-sda.ch
Certains restaurateurs ne sont pas mécontents suite à la décision du Conseil fédéral. © keystone-sda.ch

Lise-Marie Piller

Publié le 19.03.2021

Temps de lecture estimé : 3 minutes

«On ne sait pas s’il faut se réjouir de cette nouvelle ou pas», réagit à chaud Catherine Mao, propriétaire de l’hôtel-restaurant Le Mont-Vully à Lugnorre, dont la terrasse a une capacité d’accueil de 70 personnes. Car elle indique que si le Conseil fédéral avait donné son feu vert, les choses auraient été très compliquées au niveau logistique, voire même impossibles. « On ne sait jamais comment la météo va tourner. Dans ces conditions, comment le chef cuisinier pourrait-il prévoir ses achats ? Et comment faire au niveau du personnel ? » Et de donner un exemple : « S’il fait beau mais qu’une averse survient, vous dites aux clients de rester dehors ? » Mais en même temps, les restaurateurs ont besoin de mettre de l’argent dans leurs caisses. 

«Les restaurateurs ont besoin de mettre de l’argent dans leurs caisses.»
Catherine Mao

Catherine Mao ajoute que le plus dur est de ne pas pouvoir se projeter ou de mettre en place une stratégie. « Personne n’y peut rien, le virus décide de ce qui va se passer. » Elle-même a la chance de pouvoir compter sur ses neuf chambre d’hôtel et un service de plats à l’emporter.  

Pour sa part, Bertrand Chardonnens, chef de cuisine à l’hôtel-restaurant Le Rive Sud à Estavayer-le-Lac et directeur de l’hôtel avec sa femme Carole, estime que la décision du Conseil fédéral ne change pas grand-chose. Lui-même n’aurait de toute façon pas ouvert sa terrasse d’une capacité de 18 places. « C’était une absurdité, ça n’aurait servi à rien du tout. » Pour lui, une telle action n’aurait pas été envisageable avant mai au juin car elle n’aurait pas été rentable : « Il suffit d’ouvrir la fenêtre à la minute où je vous parle. Vous pensez qu’il serait agréable de prendre un repas au restaurant ? » Il rappelle que les établissements font surtout leur chiffre d’affaires le soir et ajoute qu’il faut faire attention de ne pas travailler à perte. Lui-même peut actuellement compter sur ses offres nuit-repas.  

« Nous n’aurions de toute façon pas ouvert notre terrasse.»
Corinne Coispin

« Nous n’aurions de toute façon pas ouvert notre terrasse. Elle est en plein vent et nous n’aurions pas pu prétendre qu’il y aurait eu des clients, nous sommes dans un village », explique Corinne Coispin, qui gère le restaurant-boulangerie-épicerie Au Fil du temps à Léchelles avec son mari Dominique et qui se dit dépitée. « Il aurait fallu faire venir une serveuse et si n’avions vendu que quatre cafés et aucun repas de la journée, cela n’aurait pas fait grand-chose. » Et d’ajouter : « La boulangerie et le repas à l’emporter nous maintiennent un peu à flot.»

 

 

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