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L’ouverture d’un centre à Bière fait réagir

Publié le 01.06.2023

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Asile » Le canton et la commune du pied du Jura ne veulent pas de requérants près de la place d’armes.

Le canton de Vaud et la Municipalité de Bière s’insurgent contre l’installation d’un «village de containers» pour accueillir des requérants d’asile près de la place d’armes sise sur la commune. Entre 300 et 1000 hébergements pourraient y être créés par la Confédération pour faire face à la forte hausse des demandes d’asile attendue ces prochains mois.

La conseillère d’Etat Isabelle Moret et le syndic Michel Dénéréaz ont fait connaître mercredi leur ras-le-bol dans les colonnes du quotidien 24 heures. La responsable cantonale de l’asile s’est également exprimée au micro de la Matinale de la RTS.

Les critiques portent autant sur la forme que sur le fond. Isabelle Moret a regretté qu’il n’y ait «pas eu de discussion, ni négociation avec le canton et la commune. Nous avons été mis devant le fait accompli», a-t-elle déclaré.

Le choix de l’emplacement interroge aussi: «Placer des gens qui fuient des pays en guerre juste à côté d’une place d’armes où il y a des tirs journaliers d’obus, ce n’est pas judicieux. Du point de vue humanitaire, c’est une honte», a renchéri Michel Dénéréaz.

Isabelle Moret s’offusque du nombre élevé de migrants hébergés sur sol vaudois. «Vaud est le seul en Suisse romande à compter quatre centres d’accueil fédéraux. Outre celui de Vallorbe, nous avons ouvert ces derniers mois des structures à Moudon, Chamblon et aux Rochats pour une capacité totale de 890 places», dit-elle, précisant qu’il s’agit de requérants qui viennent d’arriver et se retrouvent en phase «fédérale». Vaud abrite en outre 12 000 demandeurs d’asile en phase «cantonale», soit 9,4% de tous les réfugiés en Suisse.

En ce qui concerne le canton de Vaud, «la proportionnalité est dépassée», ajoute-t-elle. Sans compter qu’à Bière, on parle d’un centre où on mettrait jusqu’à 1000 personnes. «Et ce, dans un village de 1700 habitants.»

La conseillère d’Etat réclame une meilleure répartition régionale de ces centres d’hébergement provisoires. Elle observe que trois des quatre nouveaux sites prévus se situent dans des cantons romands, et qu’aucun ne se situe plus à l’est de Thoune. Pour rappel, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) a retenu pour l’heure Bière, Tourtemagne (VS), Bure (JU) et Thoune (BE).

Autre pomme de discorde: le SEM attend des cantons qu’ils participent aux frais d’exploitation de ces structures. «Il n’y a aucune base légale pour obliger les cantons à payer pour des demandeurs d’asile en phase fédérale», a ajouté Mme Moret. Le canton s’y oppose «fermement», tout comme la Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales, a-t-elle ajouté. ATS

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