Ski alpin » Wengen n’accueillera finalement pas la Coupe du monde messieurs cette semaine! Le canton de Berne a pris cette décision hier après-midi, en concertation avec les organisateurs, Swiss-Ski et la FIS. Kitzbühel jouera les pompiers de service en organisant deux des trois épreuves prévues dans l’Oberland bernois. La situation sanitaire ne cesse en effet de se détériorer à Wengen, où les infections au Covid-19 ont encore augmenté durant la nuit de dimanche à lundi. Le canton de Berne, qui avait donné dimanche son feu vert à la tenue des courses du Lauberhorn, a ainsi été contraint de revenir sur sa première décision.

«Le canton est préoccupé par la vitesse à laquelle le virus se propage. Au vu des chiffres, la Direction de la santé publique l’attribue principalement à la mutation du virus provenant de Grande-Bretagne», expliquent les autorités bernoises hier sur leur site internet. Celles-ci invoquent une autre raison pour expliquer cette volte-face. Une évaluation plus poussée du dispositif spécial mis en place dimanche a démontré «qu’il ne serait pas possible de mettre en place toutes les mesures prévues pour réserver aux athlètes et à leur staff des zones séparées qui leur offrent une protection suffisante», soulignent-elles.

Décision douloureuse

Une annulation semblait d’ailleurs inéluctable dès hier matin. La FIS a en effet demandé aux équipes de ne pas voyager en direction de la station bernoise. Le descendeur allemand Dominik Schwaiger avait annoncé l’annulation dès hier matin sur son compte Instagram, avant d’effacer la nouvelle. «La décision fait très mal, d’autant plus que le comité d’organisation a fait un excellent travail», explique Bernhard Aregger, CEO de Swiss-Ski. «L’annulation de l’un des plus prestigieux week-ends de course fait saigner le cœur de tout amateur de ski. Néanmoins, il est de notre devoir de garantir la sécurité de toutes les personnes concernées. La santé est primordiale, même avec des décisions aussi difficiles.»

Le premier entraînement de descente était prévu aujourd’hui. Deux descentes et un slalom figuraient au programme de vendredi à dimanche sur les hauteurs de Wengen, où le virus se propage très vite depuis la mi-décembre: en seulement quatre semaines, plus de 60 cas ont été signalés dans la population locale alors que ce chiffre était proche de zéro auparavant, expliquent les autorités bernoises! C’est seulement la neuvième fois d’une histoire qui a démarré en 1930 que Wengen doit renoncer à organiser ses courses du Lauberhorn. La dernière annulation remonte à 1996, lorsque le manque de neige avait contraint les organisateurs à jeter l’éponge pour la deuxième fois en l’espace de quatre ans.

Une police d’assurance

Les organisateurs bénéficient par ailleurs du fait que la police d’assurance – qui est valable jusqu’en 2021 – couvre également l’annulation des courses en raison d’une pandémie, selon le président du comité organisateur Urs Näpflin. Les conséquences financières sont donc tout à fait gérables.

La FIS a très vite trouvé une solution de rechange. Kitzbühel organisera ainsi deux slaloms le week-end prochain, samedi et dimanche. La station autrichienne sera ensuite le théâtre de deux descentes, le vendredi 22 et le samedi 23 janvier, avant d’accueillir un super-G le dimanche 24 janvier. Trois entraînements de descente sont prévus dès le mardi 19 dans le cadre des courses du Hahnenkamm, dont la «vraie» descente aura lieu le samedi 23 dès 11 h 30. La FIS précise par ailleurs que la deuxième descente prévue initialement à Wengen serait reprogrammée dans les meilleurs délais. ats

Le Fribourgeois Alexis Monney devra encore attendre

Les annulations des épreuves du Lauberhorn de cette fin de semaine ont aussi un impact sur Alexis Monney. Le skieur de Fruence devait en effet s’aligner dans deux super-G de Coupe d’Europe, mardi et mercredi prochains à Wengen. «Je n’ai pas encore reçu l’information de la part de mes entraîneurs. Mais si les courses de Coupe du monde n’ont pas lieu à Wengen, je ne vois pas comment celles de Coupe d’Europe peuvent être organisées», réagit le Veveysan de 21 ans. Actuellement à Davos où, aujourd’hui et demain, il prendra part à un super-G et à un combiné (avec super-G) FIS, le champion du monde juniors de descente devra patienter jusqu’au 25 janvier avant de renouer avec le circuit continental. Deux descentes, un combiné et un super-G sont planifiés à Orcières Merlette… pour autant que le coronavirus ne s’abatte pas sur la station française des Hautes-Alpes. «Frustré, non je ne le suis pas», répond le coureur du cadre B de Swiss-Ski en allusion à sa dernière apparition en Coupe d’Europe, les 21 et 22 décembre à Altenmark, lors de deux super-G où il avait brillé en se classant 10e et 9e. «Après l’Autriche, j’ai eu 12 jours de pause et j’ai repris le ski la semaine passée, dit-il. Cela m’a permis de soigner mon coude (il s’était blessé le 8 décembre lors du super-G du combiné de Coupe d’Europe de Zinal, ndlr) et cela m’a fait aussi du bien pour le corps et la tête. Je suis en forme, mon ski est bien en place et je suis confiant pour la suite.» pad