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Blatter entendu comme témoin

Publié le 27.11.2021

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Football » L’ex-président de la FIFA a témoigné dans l’enquête française pour corruption sur l’attribution controversée du Mondial 2022.

L’ancien patron du football mondial Sepp Blatter a été entendu comme témoin dans l’enquête française pour corruption portant sur l’attribution controversée du Mondial 2022 au Qatar. Ce dossier avait valu une garde à vue à son ancien conseiller Michel Platini.

Cette audition par les policiers français de l’ex-président de la FIFA (1998-2015), âgé de 85 ans, s’est déroulée jeudi et hier à Zurich, a-t-on appris auprès de la police française et d’une source judiciaire qui a confirmé une information du quotidien français Le Monde.

Outre ce dossier, des enquêtes sont en cours aux Etats-Unis et en Suisse, sur cette victoire surprise obtenue sur le fil du Qatar en 2010 alors que les Etats-Unis apparaissaient comme les grands favoris. En butte aux soupçons depuis sa victoire, le Qatar réfute toute corruption. Le vote en faveur du Qatar de Michel Platini, alors patron de l’UEFA, avait contribué à emporter la décision, par quatorze voix contre huit pour les Etats-Unis. Ancien proche de Sepp Blatter devenu son rival lorsqu’il avait voulu lui succéder à la tête de la FIFA, Platini avait été placé en garde à vue en juin 2019, sans être inculpé.

Derrière Michel Platini et son vote surprise, les relations de l’émirat gazier avec la France sous la présidence de Nicolas Sarkozy constituent la toile de fond des investigations menées pour «corruption active et passive», «recel» et «blanchiment».

Les enquêteurs s’intéressent particulièrement à un déjeuner du 23 novembre 2010, qui aurait réuni le président français de l’époque Nicolas Sarkozy, Michel Platini et deux hauts dirigeants qataris, le prince héritier Tamim ben Hamad al-Thani – devenu émir en juin 2013 – et Hamad ben Jassem al-Thani, alors premier ministre.

Neuf jours plus tard, le 2 décembre 2010, le pays du Golfe était désigné pour accueillir la Coupe du monde en 2022. Les enquêteurs se demandent si Michel Platini n’a pas voté en faveur du Qatar à la demande de Nicolas Sarkozy, ce que l’ancien joueur réfute. Et fin 2011, le fils de l’ancien capitaine des Bleus, Laurent Platini, avait été recruté comme directeur général provisoire de l’équipementier qatari Burrda Sport, filiale de QSI. La justice se demande si cette embauche constituait une contrepartie au vote de son père.

Le média d’investigation Mediapart avait par ailleurs révélé fin 2020 une note datée du 28 avril 2011 sur la vente du PSG au fonds souverain Qatar Sports Investments, évoquant une répartition prévue du capital. Le document, saisi en juin 2019, mentionne aussi le montant d’un salaire devant être versé à Laurent Platini. ats

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