La Liberté

La fin d’une génération dorée

Les européens commencent aujourd’hui à Bâle. Les Suisses ont beaucoup à prouver

Pablo Brägger: un des meilleurs atouts suisses aux européens. © Keystone-archives
Pablo Brägger: un des meilleurs atouts suisses aux européens. © Keystone-archives

Christian Finkbeiner

Publié le 21.04.2021

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Gymnastique » Les gymnastes suisses se préparent à vivre une période intense sur les trois prochains mois, entre les championnats d’Europe à Bâle dès aujourd’hui et les Jeux olympiques à Tokyo. Mais l’équipe se trouve dans une phase de changement. Le départ de l’entraîneur Bernhard Fluck l’été dernier a été le premier point crucial. Le Zurichois, qui atteindra l’âge de la retraite en mai, a longtemps mené l’équipe avec de nombreux succès à la clé, mais la collaboration a fini sur quelques fausses notes.

Ainsi, la Fédération a décidé de ne pas prolonger son contrat d’un an après le report des JO. Elle a choisi de nommer à sa place son assistant Laurent Guelzec (50 ans). Celui-ci, aidé par son compatriote français Sébastien Darrigade et les anciens athlètes Claudio Capelli et Nils Haller, a pour mission de préparer une bonne équipe en vue des JO de Paris 2024.

L’ère Fluck a été la plus fructueuse depuis les années 1950 et l’époque des Sepp Stalder et Jack Günthard. Entre 2012 et 2018, les athlètes de la FSG ont amassé neuf médailles européennes, dont deux fois l’or à la barre fixe et un bronze historique par équipes en 2016 à Berne. Le team suisse s’est établi parmi le top 8 mondial et s’est qualifié deux fois de suite pour les JO. Guelzec regrette que la collaboration avec Fluck ait pris fin dans le conflit. Un manque de communication est prioritairement à l’origine de cette fin décevante.

Une longue liste de départs

Il ne cache pas qu’il souhaitait reprendre le témoin avec son nouveau staff depuis janvier. Mais il aurait aussi accepté un délai pour reprendre les commandes plus tard. «Finalement, c’est la Fédération qui a décidé.» Le départ de Fluck a été le premier d’une longue liste, la FSG étant ensuite rattrapée par le passé. Après les reproches et les déclarations de nombreuses anciennes gymnastes sur des abus physiques et verbaux, les têtes ont roulé. Felix Stingelin (chef du sport de compétition), Ruedi Hediger (directeur) et Erwin Grossenbacher (président) ont quitté leurs postes respectifs. Ils ont été remplacés par David Huser, Béatrice Wertli et Fabio Corti.

Guelzec admet que ces turbulences ont influencé le travail au quotidien. «On ne pouvait pas se voiler la face, d’autant que d’autres fédérations en Europe ont été confrontées aux mêmes problèmes. La préparation pour les européens de Bâle s’est néanmoins bien déroulée, malgré un nouveau coup de tonnerre début mars quand Oliver Hegi, champion d’Europe au reck en 2018, a annoncé son retrait de la compétition.

Une décision compréhensible

«Sa décision peut se comprendre», a dit son désormais ancien collègue Pablo Brägger. «Nous devons aller de l’avant et essayer de le remplacer aussi bien que possible dans l’équipe afin d’atteindre nos objectifs», a-t-il expliqué. «Nous n’avons pas d’autre choix.» Brägger (28 ans) était le visage de l’équipe avec Hegi durant l’ère Fluck. Sur les bords du Rhin, il semble encore le Suisse le mieux placé pour espérer une médaille aux agrès et un bon résultat dans le concours complet. «Je veux essayer de profiter au maximum de la fin de ma carrière et d’extraire une fois encore le meilleur en moi.» Le champion d’Europe 2017 à la barre fixe mettra un terme à sa carrière après Tokyo cet été. A ce moment-là, l’équipe de Suisse masculine basculera pour de bon dans une nouvelle période. ats

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