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Mesures anti-Covid: réactions fribourgeoises

Loisirs, culture, sport, travail, réunions privées: les mesures anti-Covid mises en consultation par le Conseil fédéral aujourd’hui touchent à tous les aspects de la vie quotidienne. Réactions des représentants des quelques branches économiques particulièrement touchées.

LIB

Publié le 10.12.2021

Temps de lecture estimé : 4 minutes

directeur général de Fribourg-Gottéron

Les spectateurs présents ce vendredi soir au match de Fribourg-Gottéron vont vivre une dernière soirée «normale». Dans les deux variantes mises en consultation par le Conseil fédéral, il est stipulé que les organisateurs d’événements sportifs auront le choix, dès la semaine prochaine, entre la 2G et la 2G+. Cette dernière obligerait les spectateurs à présenter un test négatif en plus de leur certificat de vaccination. «Nous verrons les options qu’il nous reste. Ce qui est sûr, c’est que sur le plan pratique, il sera compliqué de demander à 9000 personnes de se tester avant d’entrer dans la patinoire», commente John Gobbi, directeur général des Dragons.

S’il opte pour la 2G et souhaite continuer à exploiter ses buvettes, le club fribourgeois risque bien d’être contraint de réinstaller des sièges dans le secteur des places debout. «C’est une réflexion que nous allons mener ces prochains jours», ajoute le Tessinois.


Daniel Bürdel

directeur adjoint de l’Union patronale du canton de Fribourg

«L’obligation du télétravail n’est pas la solution idéale, selon nous. Il est très difficile de l’appliquer pour certaines PME, dont les membres ont besoin d’échanger sur place. Nous recommanderions plutôt le port du masque et le respect des distances, ainsi que le home office là où c’est possible. Lors des dernières vagues, les entreprises ont aussi appliqué des plans de protection qui ont fonctionné. Ceux-ci pourraient être repris.» 


Anya della Croce

coordinatrice romande de Petzi, faîtière des clubs et festivals de musiques actuelles à but non lucratif

«C’est un nouveau coup de massue pour le milieu culturel, alors que les équipes sont déjà sur les rotules et qu’il y a une baisse de fréquentation en général. Ces variantes sont un non-choix car que nous options pour une réglementation 3G ou 2G, il y aura de toute façon des répercussions économiques, avec la perte d’une partie du public ou une baisse conséquente des chiffres de bar. Il y a aussi une question éthique et morale concernant l’accès à la culture pour tous. Certains lieux n’ont d'ailleurs pas l’infrastructure pour que les gens puissent s’asseoir lorsqu’ils consomment une boisson.»

Si la coordinatrice comprend le principe d’ajouter un test négatif, ce qui «offre un filtre supplémentaire», elle estime qu’il n’est acceptable que si les tests sont gratuits, qu’il y a la capacité d’en proposer suffisamment et que les horaires et les possibilités de se faire tester soit élargis. Même si elle salue le maintien des aides, elle-même regrette que la responsabilité soit à nouveau mise sur les organisateurs actifs dans le milieu culturel. «Nous allons voir ce que répondent les cantons à la consultation et allons probablement faire une prise de position que nous transmettrons à la Confédération.» 


Muriel Hauser

présidente de Gastro Fribourg

«La colère monte», réagit à chaud Muriel Hauser, présidente de Gastro Fribourg. «Si c'est la solution 2G plus tests qui est choisie, c'est la mort de nos établissements. Et si c'est la variante 2G avec masques, il faudra de toute façon qu'elle soit accompagnée d'indemnisations.» Elle rappelle que la situation est déjà très compliquée dans la restauration à l'heure actuelle. «On a l'impression que le Conseil fédéral veut introduire cette règle 2G plus tests pour ne pas nous indemniser. Mais il doit avoir le courage de compenser les conséquences des mesures qu'il imposerait.»


Philippe Savoy

président de la Fédération fribourgeoise des chorales

Les ensembles vocaux sont aussi directement concernés par les mesures mises en consultation. Philippe Savoy, président de la Fédération fribourgeoise des chorales, relève: "C'est compliqué pour nous. Devoir à nouveau chanter avec un masque pourrait définitivement démotiver certains chanteurs. Et si c'est la règle 2G plus test qui est retenue, ce serait aussi difficile. Par exemple, pour un concert, il suffit d'avoir deux ou trois personnes qui refusent de se plier à cette règle et c'est tout l'équilibre vocal qui est mis en péril. On pourrait alors annuler le concert." Sans oublier que certains choeurs alignent plusieurs concerts par semaine. Et Philippe Savoy de rappeler encore que ces mesures tombent au plus haut de l'activité annuelle des choeurs, en pleine période des concerts de l'Avent.

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