A l’image de notre monde
Un essai sur la photographie analyse le «séisme esthétique» né du passage au numérique
Thierry Raboud
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Réflexion » Tenir l’écran entre le monde et soi, figer l’instant, puis l’envoyer aux quatre vents. Une expérience si banale, si constitutive de notre modernité qu’on en viendrait presque à oublier qu’il s’agit là de photographie. Un art né de processus mécaniques, optiques et chimiques, devenu grand en sa capacité à ordonner le réel, à l’organiser par la subjectivité d’un œil collé au viseur. Il générait des objets physiques voués à l’archive ou à la contemplation, voici qu’il crée un insaisissable matériau versé dans les flux immatériels… Au-delà d’un simple basculement de l’argentique au numérique, c’est un véritable «séisme esthétique» que décrit soigneusement André