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Redorer le blason de la boîte de conserve

Léna (à g.) et Pauline (à dr.) Maillard choisissent et préparent elles-mêmes les succulentes recettes de leurs conserves. © DR
Léna (à g.) et Pauline (à dr.) Maillard choisissent et préparent elles-mêmes les succulentes recettes de leurs conserves. © DR
Publié le 07.06.2021

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Coup de cœur » Deux sœurs se lancent dans la production de petits plats en conserve qu’elles veulent de saison, locaux et, surtout, succulents.

Baroudeuses, c’est lors d’un camping en forêt que les deux sœurs Léna et Pauline Maillard, âgées de 28 et 31 ans, respectivement géologue et agente de voyages, font un triste constat: en Suisse, la boîte de conserve n’a pas la cote. «A part des petits pois et des raviolis, il n’y avait pas grand-chose qui nous fasse envie», regrette l’aînée. De leurs pérégrinations en France voisine, elles découvrent avec enthousiasme confits de canard et maquereaux en boîte. Ce manque ne serait donc pas une fatalité.

Avec «La Boète» (la «boîte» dans le patois de leur Jura natal, ndlr), elles espèrent amener cette culture en Suisse. «On aura une gamme pour l’apéro, par exemple des rillettes, et une autre de repas complets», détaille Pauline. A des recettes traditionnelles – papet vaudois, choucroute, etc. s’ajouteront d’autres, ramenées de leurs voyages: houmous, couscous et boulettes de viande libanaises sont déjà sur la liste.

Leur premier essai, un curry de légumes, les conforte dans leur résolution: «On vient d’une famille où on adore manger, c’était important de ne rien perdre au goût», insiste Pauline. Pas de lait de coco pour le curry, mais du lait de soja, d’origine suisse: «Nous composons nos recettes avec des produits locaux, explique-t-elle. L’assortiment changera au fil des saisons.» En contact avec les agriculteurs, elles espèrent valoriser les légumes moches boudés par les grandes surfaces. Si elles proposeront des recettes végétariennes, la bidoche ne saurait être taboue pour ces filles de boucher: «Les gens sont des viandards en Suisse, observe Pauline. Et c’est un produit qu’on aime beaucoup cuisiner.»

Visant une production initiale de 400 conserves par mois, elles ont lancé une campagne de financement participatif pour pouvoir investir dans les coûteuses machines qui permettront la réalisation de leur rêve: une sertisseuse et un autoclave. «Sauf une entreprise à Bienne qui nous a permis d’utiliser sa sertisseuse pour nos tests, il n’y a personne qui fait de boîtes de conserve en Suisse romande», s’alarme Pauline. La Boète pallierait un manque, en même temps qu’elle dépannerait les campeurs et les pantouflards effrayés par leur frigo vide.

Louis Rossier

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