En mai dernier, je me suis rendue au théâtre Benno Besson pour assister à une pièce écrite par Joël Maillard. Elle s’intitule « Les univers » et est jouée par les comédiennes Tiphanie Bovay-Klamet, Joëlle Fontannaz et Nicole Genovese, ainsi que Joël Maillard lui-même. Ce retour sur les bancs des spectateurs a été le fruit d’un beau moment. Toute la pièce s’est passée dans un courant imprévisible. Il y a d’abord eu cette lumière, celle du projecteur, qui a sa façon crée des ambiances tout à fait particulières puis celle qui, timide ou bien assumée, met en avant les comédiens. Et enfin la voix, la voix qui porte, la voix qui souffle à l’autre, qui crée des dialogues et des interrogations. Sans oublier le travail du corps, les mimiques, le regard évasif ou alors très impliqué. 

Les comédiens sont entrés sur la scène noire, ont dirigés leur corps vers des instruments et, après avoir pris une grande inspiration, se sont mis à présenter un concert au public. Les spectateurs étaient tous alertes et moi, pleine d’allégresse, ai fait mon possible pour ne manquer aucune note. Ce qui était étonnant, c’était cet apport musical très réaliste dans une pièce de théâtre. Bien qu’inspirés par les classiques du registre français, ils avaient carrément créé des chansons de toutes pièces. J’avais vraisemblablement oublié l’existence des pièces contemporaines. Cet oubli m’a permis d’apprécier d’autant plus la pièce. Après cette reprise de chansons française, les trois comédiens se sont mis à refaire le monde au détour d’une longue discussion. Discussion qui était présentée sous forme de table ronde au sujet des univers parallèles. Sujet issu de la physique quantique, le postulat des univers parallèles dit qu’il existe une multiplicité de mondes réels qui coexistent simultanément. De quoi pousser le spectateur dans des terrains broussailleux, intellectuels et flous. Par la suite, les codes classiques du théâtre ont été repris. Cette reprise rendait ces dits codes d’autant plus drôles et pittoresques. Le monde de la scène est fascinant, je souhaite m’y hisser bien plus souvent. Cela est une forme d’invitation, pour que vous aussi vous vous laissiez surprendre.