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Le premier typhon

La Page Jeunes sera présente au Japon jusqu’à l’été prochain et partage avec vous son expérience, une fois par mois. Épisode 1.

Gare d’Ueno, Tokyo. Les lignes de Shinkansen (trains rapides) ont été suspendues pendant le passage du typhon Nanmadol. ©Lise Schaller ©Lise Schaller
Gare d’Ueno, Tokyo. Les lignes de Shinkansen (trains rapides) ont été suspendues pendant le passage du typhon Nanmadol. ©Lise Schaller ©Lise Schaller

Lise Schaller

Publié le 05.10.2022

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Japon » Après deux ans d’attente due à la pandémie, la patience paie : me voilà arrivée au Japon, pays du Soleil levant, du studio Ghibli, des tsunamis, des sushis, du karaoké, de l’écrivain Murakami, mais aussi pays des samouraïs, du bouddhisme zen, du Shintoïsme d’État et de l’ultranationalisme. Bref, un pays chargé d’histoire et de culture, comme tous les pays du monde.

Mon vol est passé par le pôle Nord. J’espérais naïvement voir des aurores boréales.
Lise Schaller

Si toutes les routes mènent à Rome, on ne peut pas en dire autant du Japon. À ma connaissance, on peut y aller par bateau en prenant le chemin que les missionnaires jésuites ont tracé il y a plus de 400 ans, mais je n’ai pas réussi à trouver combien de temps il fallait compter. Une autre route, qui prend deux semaines si l’on est pressé, passe par la Russie. De Vladivostok, on peut s’embarquer sur un ferry qui, après une escale en Corée du Sud, accoste à Sakaiminato, sur la côte sud-ouest du Japon. Cette route-là étant peu sûre par les temps qui courent, il faut opter pour le ciel. Mon vol est passé par le pôle Nord. J’espérais naïvement voir des aurores boréales, mais c’était sans compter l’inclinaison de la terre ou d’autres leçons de géographie oubliées depuis longtemps – durant les 19 heures de voyage sur le trajet Zurich-Helsinki-Tokyo, départ à 10h50, arrivée à 12h30 le lendemain (heure nippone), il n’a pas fait nuit une seule fois. Si vous ne me croyez pas, faites un dessin.

Ici, on sent que le tourisme reste essentiellement interne au pays. De nombreux hôtels cassent les prix, et durant ma première semaine passée entre Tokyo et Kumamoto, au sud du pays, je n’ai pas entendu un mot d’anglais, de chinois ou de coréen dans la rue, et aucune autre langue que le japonais d’ailleurs. De nombreuses personnes m’observent quand je passe, et on m’a déjà proposé une fourchette pour manger ma salade – pour la défense du serveur, j’avais l’air complètement perdue et j’ai eu du mal à passer ma commande digitale. J’ai aussi confondu les mots « sauce » et « saucisse », et ai reçu deux saucisses sur ma salade, contre mon gré. Je les ai mangées pour faire bonne figure. 

La branche du tourisme devrait cependant bientôt prendre un tournant différent dès le 11 octobre, puisque le Japon rouvrira ses portes aux touristes étrangers·ères, sans restrictions cette fois-ci.

Première semaine, premier typhon.
Lise Schaller

Il y a deux semaines, le Japon a été frappé par le typhon Nanmadol, qui a causé au moins deux morts et plus d’une centaine de blessé·e·s sur Kyushu, dans le sud du pays. 
Première semaine, premier typhon. Les Japonais·e·s sont habitué·e·s aux catastrophes naturelles et autour de moi, on agissait en toute tranquillité. Tous·tes à Kumamoto semblaient savoir quoi faire. En réponse à l’alerte, les commerces et les restaurants ont communiqué à l’avance qu’ils seraient, pour la plupart, fermés entre 16h et 14h lendemain. Les Konbini (convenience stores, de petits magasins ouverts 24h/24) ont vu leurs étalages se vider un peu avant la fermeture. Les habitant·e·s sont restés chez eux pendant que le vent soufflait, accompagné de fortes pluies, quelques lampadaires ont cligné de l’œil la nuit. Plus de peur que de mal à Kumamoto, où je me trouvais. Et puis, tout est revenu à la normale.

 

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