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De la scène au salon

Le Collectif d’Abord s’invite dans les salons pour improviser. Rencontre avec cette troupe qui cherche à amener le théâtre aux gens

Le Collectif d’Abord passe par des heures d’entraînements pour présenter ses spectacles d’improvisation. © Héloïse Hess
Le Collectif d’Abord passe par des heures d’entraînements pour présenter ses spectacles d’improvisation. © Héloïse Hess

Amédée Hirt

Publié le 11.03.2023

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Théâtre » Un jeu des trônes autour de la présidence du club de carrom villageois ou des braqueurs qui louent un appartement pour se cacher, voilà le genre d’histoire que peut vous raconter le Collectif d’Abord. Ce sont d’abord des copains à la complicité évidente, en hommage à la chanson de Brassens. Mais c’est aussi une troupe de théâtre d’improvisation fondée il y a 5 ans.

Aurélie Cavin, Ayanna Abdulle, Caroline Schweizer, Etienne Corpataux, Nicolas Mauron, Sylvain Diserens, parfois accompagnés d’Anne Hemmer, âgés de 26 à 34 ans, se sont rencontrés sur les planches. «On faisait tous de l’impro ailleurs, mais là, on en fait entre copains, autour de notre passion commune pour l’impro long format», explique Aurélie. Leurs improvisations d’environ une heure, minimum 45 minutes, les distinguent en effet d’autres troupes.

«On faisait tous de l’impro ailleurs, mais là, on en fait entre copains, autour de notre passion commune pour l’impro long format.»
Aurélie Cavin

Ce format leur permet de développer leurs histoires plus en profondeur et de se départir de l’étiquette peu sérieuse qu’on colle au théâtre d’improvisation. «Oui, on fait beaucoup de blagues, mais pas que. C’est pour ça qu’on fait des formats longs, qu’on se donne des défis», nuance Sylvain.

«Les contraintes ne nous coupent pas les ailes, elles nous en donnent.»
Nicolas Mauron

L’improvisation demande de la préparation. Tous les membres du collectif sont à la fois scénaristes, metteurs en scène, comédiens et même éclairagistes. Le Collectif d’Abord se retrouve régulièrement pour s’entraîner et remplir la boîte à outils nécessaire à leur art. Comme l’équipe se connaît par cœur, elle s’impose des contraintes de jeu, pour se forcer à sortir de sa zone de confort et se renouveler. Nicolas image: «Les contraintes ne nous coupent pas les ailes, elles nous en donnent.»

Jeu sur le canapé

La troupe joue tous les deuxièmes mercredis du mois au Tunnel à Fribourg. Mais le collectif aime explorer les lieux. En plus d’avoir lancé une sitcom dans un café, le groupe se déplace aussi depuis peu, dans le salon des particuliers. Développée pendant la pandémie, l’idée de l’«impro-salon» s’est concrétisée quand le collectif n’a momentanément plus eu accès à sa salle habituelle: «On avait l’idée d’aller chez les gens, et ça s’est fait assez rapidement», raconte Etienne.

«Il faut atteindre la première personne qui nous connaît. À partir de là, elle invite des gens.»
Sylvain Diserens

Une communication sur Instagram, et les voilà à jouer sur le canapé d’une colocation. Ce déplacement de la troupe chez les gens leur permet d’attirer un public différent. Sylvain apprécie cet aspect de médiation culturelle: «Il faut atteindre la première personne qui nous connaît. À partir de là, elle invite des gens. Et je pense qu’il y a des gens qui ne viendraient jamais nous voir dans des spectacles habituels.» Ce qui les attire, c’est bien le contact avec les gens. Le collectif ne demande pour seul paiement que l’opportunité de partager un verre et un moment d’amitié après leur prestation. Le groupe retourne au salon en avril, et, selon Nicolas, dans «des endroits où on veut de nous».

Instagram: ©lecollectifdabord

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