Shoshana Zuboff, théoricienne du web désenchanté
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Essai » La sociologue américaine consacre un ouvrage majeur, enfin traduit en français, au concept de «capitalisme de surveillance».
Tout avait pourtant bien commencé. Mais l’utopie numérique, portée par des rêves de démocratisation, a fini par sombrer dans le cauchemar. Dans ce siècle connecté, «nous avançons nus», dépossédés de notre liberté, de notre volonté et de notre vie intérieure par une poignée d’entreprises commerciales vouées à ce que Shoshana Zuboff appelle le «capitalisme de surveillance».
Très commentée lors de sa sortie aux Etats-Unis en 2019, son œuvre magistrale, L’Age du capitalisme de surveillance, est enfin traduite en français. Dans cette enquête aussi dense que documentée, la sociologue trace les contours de cette récente mutation du capitalisme qu’elle définit en «forme de marché qui revendique l’expérience humaine privée comme matière première dont elle se sert dans des opérations secrètes d’extraction, de production et de vente». Une notion ori