La Liberté

Une proche de Navalny «recherchée»

Publié le 22.10.2021

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Russie » Figure montante de l’opposition, Lioubov Sobol traque la corruption.

«Ils ont pris une photo de ma grève de la faim de 2019. Les flics n’en avaient pas d’autre ou était-ce leur préférée?» Lioubov Sobol a réagi avec ironie, sur Twitter, après avoir découvert qu’elle avait été placée mercredi soir par le Ministère russe de l’intérieur sur la liste des personnes recherchées.

La notice, sur laquelle apparaît sa photo, mentionne qu’elle est poursuivie «en vertu d’un article du Code pénal» sans préciser les faits qui lui sont reprochés. On se souviendra toutefois que le Comité d’enquête russe l’a récemment ciblée, parmi d’autres proches d’Alexeï Navalny, pour «participation à une organisation extrémiste», passible de six ans de réclusion.

Lioubov Sobol, 34 ans, juriste, gravite dans l’entourage de la bête noire du Kremlin, dont elle avait rejoint la Fondation anticorruption, depuis une dizaine d’années.

Armée de son téléphone portable, prête à filmer et diffuser ses coups d’éclat et ses déboires avec la police, elle traque la corruption et dénonce les malversations des élites. En 2016, elle s’était intéressée à l’oligarque Evgueni Prigojine. Peu après, son mari, Sergueï Mokhov, avait été victime d’un empoisonnement.

Figure montante de l’opposition non systémique russe, elle avait mené une grève de la faim pendant un mois après avoir été empêchée de concourir à l’élection moscovite en 2019. Condamnée à plusieurs reprises pour appel et participation à des manifestations, interpellée et relâchée plus souvent qu’à son tour, elle semble ne jamais avoir peur. En décembre de l’an dernier, elle s’était rendue à l’appartement de Konstantin Koudriavtsev, l’un des agents du FSB impliqué dans l’empoisonnement d’Alexeï Navalny en août 2020. Au mois d’avril suivant, un tribunal moscovite lui a infligé une peine d’un an de travaux d’intérêt général avec sursis pour intrusion au domicile de l’agent.

En août dernier, un autre tribunal de Moscou l’a condamnée à 18 mois de liberté restreinte pour avoir enfreint les règles anti-Covid en appelant à manifester pour l’opposant Alexeï Navalny. Elle a désormais interdiction de sortir de chez elle la nuit, de quitter Moscou ou sa région ou encore de participer à des événements publics. Mais, selon plusieurs médias, Lioubov Sobol se serait réfugiée à l’étranger.

Sabine Verhest,La Libre Belgique

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