Odessa, ville tiraillée
Dans cette ville portuaire presque épargnée par la guerre, le nationalisme se heurte aux vieux démons
Laurence D’Hondt, Odessa
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Ukraine » Plusieurs missiles visant selon l’armée russe des cibles militaires ont tué huit personnes à Odessa à la veille de Pâques, dont un bébé. Les regards du monde se sont soudain tournés vers le point d’impact, y lisant anxieusement les signes d’une attaque russe imminente. Des images de l’enfant, de sa mère et de sa grand-mère morts d’un seul coup dans un immeuble d’habitation ont circulé sur les smartphones de la ville, chacun y déchiffrant sa proximité géographique ou familiale avec ces premières victimes civiles tombées dans la ville impériale.
Mais dès le lendemain, ce port de la mer Noire, bijou architectural bigarré, peuplé d’une élite russophone cultivée autant que d’une faune portuaire tatouée, retrouvait la nonchalance de ses habitudes. A l’