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Un ex-ministre conteste sa peine

Le procès du retentissant scandale de corruption 1MDB agite la Haute Cour de Kuala Lumpur

L’ex-premier ministre de Malaisie Najib Razak a été autorisé à rester libre jusqu’à la fin de la procédure d’appel. Il avait été condamné pour fraude à 12 ans de prison. © Keystone-archives
L’ex-premier ministre de Malaisie Najib Razak a été autorisé à rester libre jusqu’à la fin de la procédure d’appel. Il avait été condamné pour fraude à 12 ans de prison. © Keystone-archives
Publié le 06.04.2021

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Malaisie » L’ex-premier ministre malaisien Najib Razak a comparu lundi devant la Cour d’appel de Malaisie pour contester sa condamnation à 12 ans de prison pour corruption dans le retentissant scandale 1MDB.

La Haute Cour de Kuala Lumpur avait également condamné l’été dernier l’ancien dirigeant de 67 ans à une amende de 210 millions de ringgits (46 mio de francs suisses) après l’avoir reconnu coupable de sept chefs d’accusation dans cette fraude de plusieurs milliards de dollars aux ramifications planétaires.

Pilleur de fonds

Najib Razak était accusé d’avoir, avec ses proches, pillé le fonds souverain 1Malaysia Development Berhad (1MDB), censé contribuer au développement économique de la Malaisie.

Lundi, l’ex-dirigeant s’est refusé à tout commentaire à son arrivée à la Cour d’appel de Malaisie, qui se trouve dans la capitale administrative Putrajaya.

«Il y a eu une violation totale et sans précédent du principe du procès équitable», a déclaré à la Cour Muhammad Shafee Abdullah, un des avocats de la défense. «C’est une pagaille qu’il faut régler.»

Selon lui, le juge du premier procès n’avait pas une expérience suffisante de ce genre de cas. Ce point à lui seul devrait suffire, a-t-il estimé, pour que «le tribunal infirme le premier jugement». Najib Razak a été autorisé à rester libre sous caution jusqu’à la fin de la procédure d’appel.

La colère des Malaisiens contre ce pillage a joué un grand rôle dans la défaite électorale surprise en 2018 de la coalition menée par Najib Razak, qui dirigeait le gouvernement depuis 2009.

Le premier procès devant la Haute Cour de Kuala Lumpur, qui a duré seize mois, portait sur le transfert de 42 millions de ringgits (8,4 millions d’euros) de SRC International, une entité du fonds, vers les comptes bancaires de Najib Razak.

Ce dernier avait systématiquement rejeté toutes les accusations et a déclaré ignorer les transactions opérées par SRC. Mais le juge l’avait déclaré coupable des sept chefs d’accusation d’abus de pouvoir, abus de confiance et blanchiment d’argent. Ses avocats développeront au cours de son procès en appel, qui durera jusqu’au 22 avril, la thèse selon laquelle Najib Razak n’avait aucune connaissance des transactions en direction de ses comptes. Ses avocats ont présenté l’ex-premier ministre en victime, désignant le financier malaisien Low Taek Jho comme principal responsable et «cerveau» du pillage.

Aussi surnommé Jho Low, l’homme poursuivi en Malaisie et aux Etats-Unis reste introuvable mais a protesté de son innocence par l’intermédiaire de ses avocats.

S’il perd son appel, M. Najib pourra encore saisir la plus haute juridiction malaisienne. Le parti de Najib Razak avait regagné le pouvoir en mars 2020 après la chute d’une coalition réformiste. Certains avaient redouté que l’alternance n’affecte l’issue du procès, comme avait semblé le présager l’abandon des poursuites contre Riza Aziz, le beau-fils de l’ex-premier ministre, dans le cadre d’un accord avec le Ministère public.

Les détournements jugés dans le premier procès de Najib Razak sont modestes au regard de ceux visés par son deuxième procès, le plus important, qui porte sur plus de 500 millions de dollars. ATS

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