Le début de la fin pour le pétrole
Investisseurs, experts, juges et régulateurs exigent que les géants de l’or noir «verdissent» plus vite. Les pressions sur Shell, ExxonMobil, Chevron et autres se font toujours plus insistantes
Yves Genier
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Climat » Qui se souvient des alarmes causées par le «pic pétrolier»? A la veille de la crise financière de 2008, le baril d’or noir avait bondi à 170 dollars, record absolu, tant était grande alors la crainte chez les traders et les consommateurs que la production allait inexorablement se réduire faute de nouvelles ressources suffisantes. Actuellement, c’est le contraire. Place à la réduction volontaire en vue d’atteindre la neutralité carbone.
Cette fin de mai, trois géants du pétrole ont vu leur stratégie de transition radicalement remise en question: ExxonMobil, Chevron et Royal Dutch Shell. La pression ne se relâche pas sur les autres. Elle n’émane pas que des activistes du climat, mais aussi des investisseurs, de la justice, des gendarmes de la finance et des banques centrales. «L’accumulation de ces évén