Le piano de Chostakovitch
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Vingtième siècle » Son modèle, bien sûr, c’est Bach. Quand Chostakovitch écrit le cycle des 24 Préludes et fugues, c’est à son jeu des tonalités, à son contrepoint rigoureux qu’il fait référence. Et pourtant ça n’a rien à voir. Des miniatures aussi sombres et tourmentées ne peuvent être que de Chostakovitch, ce paria du régime soviétique. Au-delà de la forme, très contrôlée, malgré l’articulation, bien détachée, c’est comme si les émotions débordaient. Et dans les ténèbres, parfois, une résistance, une réconciliation, un coup d’éclat, une légèreté feinte, à ne pas toujours savoir sur quel pied danser. Une musique insondable, même si le cadre reste parfaitement tonal. La puissance évocatrice de cet immense corpus en 48 mouvements est intériorisée par le pianiste Alexander Melnikov. Contemplatif et poignant! EH
Shostakovich, The Prelude & Fugues, par Alexander Melnikov, Harmonia Mundi.