Elina Duni, vagues à l’âme
La chanteuse albano-suisse dérive en nostalgie dans un nouvel album sorti hier
Thierry Raboud
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Jazz » «J’ai fait tant de projets qui sont restés en l’air», chante Elina Duni dans les mots d’Aznavour. Nouveau suspens, l’Europe se claquemure. Mais la musicienne garde sa porte ouverte sur l’ailleurs, en couverture de Lost Ships, son nouvel album sorti hier chez ECM. On y devine la mer, promesse et tombeau. C’est un requiem aux damnés de l’horizon, par une fille de l’exil assignée à domicile. «On a joué le plus possible cet été, partout où l’on pouvait, Italie, Autriche, Kosovo… Puis tout s’est arrêté. J’ai beaucoup de colère en moi. Si cela devait continuer, il nous faudra oser la révolte. En attendant, à chaque jour suffit sa peine, et sa joie.»
On la rencontre à l’écran. Elle est à moitié chez elle, dans la pâleur lumineuse d’un ap