Voir dans la nuit
Figure de l’ombre de l’édition romande, Florence Schluchter Robins allume la lumière en cofondant une ambitieuse maison, La Veilleuse
Thierry Raboud
Temps de lecture estimé : 9 minutes
Rencontre » Au fond de cette usine oubliée, un lit. Et tout autour de l’art dans l’air: cadres de sérigraphie entreposés jusqu’au plafond, claviers et amplis démantibulés, presse à vinyle pour poésie sonore, puis ce studio d’enregistrement d’où surgissait l’autre jour un barde venu déjeuner en paix dans la cuisine collective alors qu’elle émergeait tout juste de sa veille nocturne.
«C’est vrai que j’aime travailler tard pour relire des manuscrits», sourit Florence Schluchter Robins, toutefois bien matinale pour nous accueillir à Renens en ce temple du beau bizarre, où l’on croise encore un architecte, une relieuse de livres jeunesse, des artisans incertains. Désormais on y trouvera aussi cette éditrice de l’ombre, venue installer dans un coin de l’atelier son bureau, son lit et sa veille