Un lecteur de terrain
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Portraits » Il n’existe pas de littérature hors-sol. Une évidence pour Daniel de Roulet qui réunit dans Portraits clandestins 23 auteurs l’ayant marqué (19 hommes, 4 femmes). Une question traverse le recueil: «Serions-nous différents si nous étions nés ailleurs?» Elle pousse de Roulet à «aller voir sur place». Quand il évoque Anne-Marie Schwarzenbach, il est en Iran, comme l’autrice zurichoise; plus tard, choqué de lire «mort pour la France» sur une plaque bleue du village de Franche-Comté où Louis Pergaud, pacifiste convaincu, situe La Guerre des boutons, de Roulet file dans la Meuse où mourut l’auteur à 33 ans en 1915.
De sa démarche d’arpenteur littéraire, de Roulet parcourt le temps et l’espace, selon la curiosité qu’éveillent en lui Cendrars, Robert Walser, Hugo, James Baldwin (en séjour à Loèche-les-Bains en 1951), Carver ou Agota Kristof. Ses portraits, sous forme de prose poétique, de lettres, de chroniques déférentes ou grinçantes, font toujours le lien avec notre é