Tesson, la bête et la scène
L’horizon est sa vocation, le mouvement son équilibre. A Nuithonie, précédant La Panthère des neiges, le baroudeur s’est fait orateur. Récit
Thierry Raboud
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Rencontre » De la coulisse il darde son œil oblique. «Une belle salle, la recette sera bonne», marmonne-t-il d’une voix racornie pour contrefaire le directeur de théâtre, peut-être son père. Dans l’ombre il se marre un peu, démangé d’y aller, remuant comme un volubile qui se tait. Le public est une falaise compacte. La peur des varappeurs vaut-elle le trac des Arlequins? «Oh non, aucun trac, ce sera juste une improvisation guidée», souffle Sylvain Tesson, que tout le monde attend. On ouvre la voie, il assurera le spectacle. En scène.
La tournée romande du trimardeur avait des airs d’expédition – pèlerinages, vagabondages, bavardages. Après Genève et Lausanne, où il en a profité pour déchiffonner sa carcasse en salle de grimpe, difficulté 6C, le baladeur baladé humait avec Byron les cac