Philosophie: Contempler le monde pour mieux le sauver
Thierry Raboud
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Après l’escapade bucolique et méditative de son Voyage dans les jardins, et peut-être inspirée par elle, Byung-Chul Han revient en français avec un nouvel essai dédié à la Vita contemplativa. Si la cohorte des flemmards assumés est grande – nombreux sont les penseurs et écrivains à avoir tressé l’éloge de l’oisiveté, d’Hermann Hesse à Bertrand Russell en passant par Paul Lafargue –, le philosophe allemand s’en distingue avec cet essai, bref mais dense, qui envisage le «non-faire» dans toute son insoupçonnable intensité.
Alors que notre société de performance a transformé l’inactivité en loisirs, lui y voit une «forme éclatante de l’existence humaine», un «jeûne intellectuel» d’où peuvent naître et mûrir les vérités. Convoquant Heidegger mais aussi Arendt (pour mieux la contredire), il esquisse les contours d’une «politique de l’inactivité» qui, à travers la contemplation, servirait l’indispensable réconciliation entre humain et nature. Oui, pour Byung-Chul Han, «l’avenir de l’