Anne Brécart » N’est-on heureux qu’enraciné? Dans son septième roman, la Genevoise Anne Brécart interroge le mythe occidental du voyageur éternel, éclairant avec finesse l’entêtante mélancolie de ces citoyens du monde ayant choisi la bourlingue pour mode de vie et l’ailleurs pour domicile. Après une année de route, Christelle, Greg et leurs deux jeunes enfants arrêtent leur minibus sur la côte pacifique, dans un village mexicain adossé à la forêt tropicale. «Ils viennent pour repartir, ces nouveaux nomades qui ont fait de la vie errante une philosophie, un combat, une révolution intime.» Mais la famille suisse, entourée d’expats également à la recherche d’une existence pure et authentique, choisit d’y rester, d’y survivre de petits boulots, de surf et d’idéaux. Paradis exotique dont l’atmosphère vénéneuse se révèle peu à peu, tandis que les trentenaires tentent d’apprivoiser ce climat oppressant en rites chamaniques, en relations toujours plus troubles.

Alternant les focalis