«J’ai voulu changer le monde»
Figure des lettres mondiales, la romancière Maryse Condé illumine la rentrée de son Evangile parodique et testamentaire. Interview
Thierry Raboud
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Littérature » Son Christ fume des Lucky Strike. Né entre les sabots d’un âne sur une île antillaise, il s’appelle Pascal et passe sa vie à courir après sa destinée messianique et à rechercher son divin père avec l’aide d’un Espíritu évanescent, avant de mourir à trente-trois ans, comme il se doit.
Réécriture parodique du texte biblique, L’Evangile du Nouveau Monde, en librairie le 2 septembre, est certainement le roman le plus attendu de cette rentrée d’automne. Oui, car Maryse Condé est reine de l’inattendu. Figure majeure de la littérature mondiale, célébrée notamment pour sa grande fresque Ségou, elle recevait en 2019 le prix Nobel «alternatif» tandis que l’Académie suédoise s’empêtrait dans le scandale #MeeToo – une distinction &