Carnets débordés
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Pierrine Poget » Déjà dans Fondations, recueil lauréat du Prix Ramuz de poésie en 2016, l’écriture faisait rempart à l’inéluctable effacement. Ici aussi, c’est pour tenter de sauvegarder l’expérience d’un ailleurs, d’en prolonger l’acuité inquiète que Pierrine Poget a rempli ses carnets: de quelques semaines égyptiennes elle a tiré une série de proses pulsatiles où se lit la vulnérabilité d’une femme dérivant dans l’«immense improvisation» du Caire. Labyrinthe borgésien dont les décors mouvants égarent les sens, et dont les boyaux grouillent d’invitations à boire le thé, obligeances où de secrètes roublardises semblent toujours se parer d’affabilité.
A ces éclats de souvenir la Genevoise tisse des fragments ultérieurs, gloses qui interrogent le kaléidoscope d’images cairotes, leur insondable mystère, leurs terreurs et leurs épiphanies. Le carnet de bord alors déborde, se transforme par l’entrelacs des temporalités en petite philosophie portative, en ode aux persistances poét