Tu n’as pas eu encore ton Covid?
Michaël Perruchoud
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Le mot de la fin
Au printemps 2020, attraper le Covid, ce n’était pas tout à fait la honte, mais ça avait un petit parfum suspect. Quand on était malade, on ne le criait pas sur les toits, parce qu’on se sentait comme coupable.
Durant le confinement, l’ambiance était aux sourcils froncés, à la délation light. Depuis les balcons et les jardins, les gens qui avaient de la place fustigeaient, l’index virulent, ceux qui en avaient moins et qui avaient l’outrecuidance de laisser sortir les enfants.
Nous n’en étions pas aux pestiférés immolés, ni aux léproseries à l’écart des villes, mais il y avait des regards de biais vers ceux qui «ne faisaient pas tout comme il faut». Parce qu’on oubliait que le virus menait la danse et que l’on se disait tout bas que pour choper ce machin-là, il fallait