Monsieur Pache et les aléas du destin
Michaël Perruchoud
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Le mot de la fin
Monsieur Pache vivait dans un studio au deuxième étage de notre immeuble. Il était tout petit, avait les pommettes un peu violacées et un air malicieux. «Vous n’êtes pas en retard pour l’école?» demandait-il quand il nous voyait passer. C’était son leitmotiv, la phrase qu’il nous répétait à sept heures du matin comme à six heures du soir: «Vous n’êtes pas en retard pour l’école?»
Eté comme hiver il était vêtu du même manteau beige et d’un chapeau melon hors du temps. Parfois, il portait ses sacs de commissions où l’on entendait tinter les bouteilles. Monsieur Pache passait son temps au bistrot d’en face, avec le concierge de l’immeuble, et j’avais entendu les adultes dire qu’il avait un problème avec l’alcool.
Durant les fêtes, surtout pendant le carnaval, Monsieur Pache sortait sa trompette. Il jouait dans la fanfare du coin, avec quelques joyeux drilles qui massacraient allégrement tous les morceaux qu’ils entonnaient. Mais on l’aimait bien, la fanfare