Le mot de la fin

Mon père a passé notre enfance à retaper le chalet. Comme il n’avait pour financer les travaux que son salaire de facteur, il récupérait des marchandises partout où il le pouvait, et pas cher de préférence, avant de s’échiner à monter une paroi ici, à creuser une tranchée un peu plus loin, et à aplanir le terrain juste devant.

Le second ou le troisième printemps, il avait fait livrer le bois, l’isolation, des sacs de ciment, des tuyaux et je ne sais quoi encore. Une camionnette de brocanteur, un camion à cochons, d’autres véhicules hétéroclites pilotés par Eric, René, Michel, les amis de toujours, se lancèrent à l’assaut des pentes, jusqu’au virage en épingle où l’on pouvait décharger. Mon père n’était pas seul pour r&ea