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Assouplissements le 22 mars: réactions dans le milieu de la restauration

Rouvrir les terrasses des restaurants et des bars dès le 22 mars? «Problématique», prévient Casimir Platzer, président de GastroSuisse. «Du positif et du négatif», estime Frédéric Beauvois, membre deu collectif de restaurateurs vaudois #quivapayerladdition. Pour Murielle Hauser, présidente de Gastro Fribourg c’est «de la poudre aux yeux».

La météo rend l'exploitation des terrasses incertaine. © Alain Wicht-archives
La météo rend l'exploitation des terrasses incertaine. © Alain Wicht-archives

Pierre-André Sieber

Publié le 12.03.2021

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Le Conseil fédéral a annoncé ce vendredi mettre en consultation auprès des cantons un assouplissement des mesures anti-Covid. Parmi ces assouplissements: la possibilité offerte aux restaurateurs de rouvrir leurs terrasses dès le 22 mars. Les réactions de Casimir Platzer, président de GastroSuisse et de Frédéric Beauvois, membre du collectif de restaurateurs vaudois #quivapayerladdition.

Casimir Platzer, président de GastroSuisse

Pour Casimir Platzer, n’ouvrir que les terrasses n’est pas une solution. Keystone

«L’idéal pour notre branche serait bien sûr une ouverture des restaurants tant à l’intérieur qu’à l’extérieur à la date du 22 mars ou du 1eravril. Ne permettre l’ouverture qu’à l’extérieur est problématique pour l’exploitation. C’est une solution qui ne fonctionne que pour très peu d’établissements, comme les bars par exemple. Mais pour la restauration à midi ou le soir, ce n’est pas possible. Comment faire les achats et réunir le personnel pour de la restauration en extérieur s’il y a quatre jours de pluie? N’ouvrir que les terrasses n’est pas une solution. Bien sûr, ne rien ouvrir est la pire solution. S’il n’y a aucune perspective, ce serait très grave.»

Frédéric Beauvois, #quivapayerladdition

Pour Frédérique Beauvois, membre du collectif vaudois #quivapayerladdition, il y a du positif et du négatif dans les décisions du Conseil fédéral concernant l'exploitation des terrasses. Ce collectif représente environ 800 restaurateurs du canton de Vaud sur 2500 au total. «Le positif, c’est bien sûr que les terrasses pourront ouvrir dès le 22 mars. Mais nous ne serons fixés que le 19 mars à la fin de la consultation, donc trois jours avant! J’aimerais bien inviter les conseillers fédéraux à faire une visite chez un restaurateur pour voir ce que cela signifie de s’organiser en si peu de temps pour mettre en route l’exploitation en extérieur!»

«Heureusement, cette exploitation en extérieur ne signifie pas l’arrêt des aides.»
Frédéric Beauvois

Selon Frédérique Beauvois, un restaurateur doit organiser le personnel, prévoir les stocks à constituer et composer avec une large part d’incertitude sur le plan des prévisions météorologiques. «Heureusement, cette exploitation en extérieur ne signifie pas l’arrêt des aides, ce qui est extrêmement important pour la survie de la branche», ajoute F. Beauvois. «Ce n’est pas avec ce faible apport qu’on va pouvoir s’en sortir. A entendre les premières réactions de membres de notre collectif, c’est plutôt le mécontentement qui domine. Certains n’ont pas l’espace adéquat et estiment que ça ne vaut pas le coup financièrement. Il est vrai qu’on ne peut viser que les repas de midi, ceux du soir étant extrêmement aléatoires à l’extérieur. Enfin, notre collectif a adressé une lettre ouverte au Conseil fédéral pour lui signaler l’injustice dont nous sommes victimes par rapport aux APG. Celles-ci nous sont versées avec plusieurs mois de retard. Or, nous avons besoin de ces liquidités pour vivre. Si nous trouvons le moyen par l’emprunt ou en puisant dans les réserves de l’entreprise de trouver de l’argent (pour payer nos assurances, le manger, etc...), ces APG nous sont refusées!»    

Muriel Hauser, présidente de GastroFribourg

Ne réouvrir que les terrasses? Cette demi-mesure ne suscite pas l’enthousiasme de Muriel Hauser, présidente de GastroFribourg. «Nous constatons que le Conseil fédéral fait passer le nombre de convives en privé de 5 à 10 personnes sans masque obligatoire, autorise le nombre de 50 personnes pour les événements culturels à l’intérieur et même 150 à l’extérieur», observe la présidente. «Nous estimons qu’il y a une différence de traitement avec notre branche! Le Conseil fédéral n’autorise toujours pas l’exploitation des restaurants en intérieur, même avec tout le concept de protection que nous avons mis en place. Alors qu’il n’est pas prouvé que les hôtels qui ont pu exploiter leurs restaurants ont généré des contamination».

«Un sondage effectué auprès de 580 de nos membres montre que 95 % sont opposés à l’ouverture des seules terrasses qui ne rapportent que des peccadilles»
Muriel Hauser

Selon Muriel Hauser, la branche ne peut se contenter de l’exploitation des terrasses. «Il n’y a pas de date précise, pas de perspective pour la restauration», ajoute-t-elle. «Un sondage effectué auprès de 580 de nos membres montre que 95 % sont opposés à l’ouverture des seules terrasses qui ne rapportent que peu d’argent et ne sont réouvertes que pour le plaisir de la clientèle. Le seul point valable est le maintien des aides en cas d’exploitation d’un service en extérieur.»

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